Qui lavera mes seins magnifiques ?
Quelle main lascive épongera leur splendeur
D’un geste délicat, lent comme une caresse
À les faire exulter de joie et d’impudeur ?
Quel lait de quelle biche qui ne les salisse ?
Quelle douceur de doigt qui ne heurte leur grain
Sera-ce votre lait, ô chère ? et votre main,
Qui laveront ce soir leur virginité lisse ?
Lavez-les bien, mes seins ; lavez-les, mes seins blancs
Promenez vos doigts fins sur leurs globes tremblants
Et pénétrez-les d’éblouissante lumière
Afin qu’en vos cheveux dont la noirceur reluit
Ils brillent dans leur sérénité coutumière,
Lunes de clarté nue au torse de la Nuit.
Pierre Louys
regarder dans l’église
ceux des saintes
en pensant aux siens