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GERMINAL, Claude Berri 1993, Gerard Depardieu, Renaud (epopee)@@

(taille reelle)
Sous le Second Empire, Etienne Lantier, chômeur devenu mineur, entame une descente aux enfers. A Montsou dans le Nord, il découvre la misère, l'alcoolisme, les accouplements sordides, des hommes généreux comme Toussaint Maheu ou crapuleux comme Chaval, toute une humanité en souffrance dominée par le capital. Il s'engage dans le combat socialiste mais la direction des mines contre-attaque. Les salaires baissent, vient la grève affameuse et meurtrière.

TELERAMA
Il l’a dit et répété : dans une autre vie, Claude Berri aurait aimé être Étienne Lantier. A priori, c’est plutôt sympathique, un cinéaste qui, en ces temps où monte l’indifférence à la misère, rappelle que la classe ouvrière doit lutter, encore et toujours, afin de faire venir les lendemains qui chantent. À de brefs moments, on ressent d’ailleurs un petit frisson, notamment quand Berri filme la sortie des « jaunes », conspués par les grévistes. Frisson, oui. Embrasement, non. Parce qu’il manque au cinéaste les deux qualités essentielles pour réussir une épopée : le souffle et le lyrisme.

En fait, tout se joue lorsque apparaît Bonnemort. Sous les traits du vieux mineur (soigneusement noircis…), on reconnaît vite le cher Jean Carmet. Et là, de deux choses l’une : si l’on oublie Carmet pour ne plus voir que Bonnemort, on accepte l’imagerie sagement efficace de Berri. Ou bien on ne voit que Carmet déguisé en vieux mineur malade, ­plutôt bien déguisé d’ailleurs, mais déguisé tout de même. Et dans ce cas, le film verse lentement mais sûrement dans l’artifice. Et dans l’académisme.