Le Lion, terreur des forêts,
Chargé d'ans et pleurant son antique prouesse,
Fut enfin attaqué par ses propres sujets,
Devenus forts par sa faiblesse.
Le Cheval s'approchant lui donne un coup de pied ;
Le Loup un coup de dent, le Boeuf un coup de corne.
Le malheureux Lion, languissant, triste, et morne,
Peut a peine rugir, par l'âge estropié.
Il attend son destin, sans faire aucunes plaintes ;
Quand voyant l'Ane même à son antre accourir :
"Ah ! c'est trop, lui dit-il ; je voulais bien mourir ;
Mais c'est mourir deux fois que souffrir tes atteintes. "
Jean de la Fontaine
Né dans une cage
Il n'a jamais goûté
l'étendue de la brousse
Vient-il d'y songer ?
Brusquement
Secouant sa crinière
Il gronde Il rugit
Et frappe avec ses pattes
A travers les barreaux
Comment lui dire
Que tant de " libertés "
N'existent que dans les rêves des prisonniers ?...
Dieuw SCHEPEL
Captif, un jeune lion grandissait,
et plus il grandissait
plus les barreaux de sa cage grossissaient,
du moins c’est le jeune lion qui le croyait…
en réalité, on le changeait de cage
pendant son sommeil.
...