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MORT A VENISE, Luchino Visconti, Dirk Bogarde, Silvana Bangano (drame sentimental)@@@

(taille reelle)
Un compositeur vieillissant vient chercher à Venise une atmosphère propice à l'épanouissement de son art. N'y trouvant aucune inspiration, sa passion se réveille à la vue d'un jeune adolescent.

TELERAMA
Il y a dans la nouvelle de Thomas Mann cette phrase d’un romancier qui a le blues : « Aschenbach sentit une fois de plus avec douleur que le langage peut bien célébrer la beauté, mais n’est pas capable de la restituer. » Alors Visconti s’interroge : le cinéma peut-il le faire ? Peut-il « restituer la beauté » de ce jeune homme, Tadzio, au visage apollinien ? Ce garçon aimante le regard d’Aschenbach (Dirk Bogarde), l’obsède au point de l’empêcher d’écrire et de quitter Venise, si bien qu’on se demande si c’est plutôt le choléra ou la beauté qui le consume… Mort à Venise interroge le cinéma et ses pouvoirs en multipliant les zooms et les dézooms sur l’objet du regard (une bonne façon de se poser des questions), comme si sa capacité à restituer cette beauté-là n’allait pas de soi, que déjà s’en approcher n’avait rien d’anodin. La perfection est-elle vraiment parfaite quand elle est éphémère ? On entend : « Rien n’est si impur que l’impureté de la vieillesse. » Ce jeune homme a des traits miraculeux mais il est comme tout le monde, périssable. Contrairement peut-être aux symphonies de Mahler qui remplacent les mots. Jusqu’au dénouement, sublime…