Après une longue carrière au service de la loi, Wyatt Earp décide de se ranger et de se mettre en ménage avec Laura Denbow. Cependant ses plans de retraites sont contrariés par le clan Clanton qui s'attaque à son frère, également shérif. Aidé de Doc Holliday, il se rend sur les lieux du conflit.
TELERAMA
Le règlement de comptes final annoncé dans le titre n’est pas le moment le plus important dans ce western de la déprime. John Sturges l’expédie rapidement, lors d’une séquence remarquable car filmée dans la longueur et — presque — sans musique. Le shérif Wyatt Earp, grande figure de la légende de l’Ouest, n’est pas non plus le vrai héros de l’histoire.
Ici, tout est une histoire de décalage, et c’est Kirk Douglas, alias Doc Holliday, qui tient la vedette, génie de la gâchette vieillissant, ex-dentiste devenu joueur alcoolique et tuberculeux. Kirk Douglas est truculent : pathétique dans une scène, il se transforme en monstre sadique en un claquement de doigts. C’est un personnage maudit : sa renommée de gunfighter met sur son chemin tous les desperados de l’Ouest. De guerre lasse, il fuit, de duel en duel, toutes les villes qui lui ferment leurs portes. Semeur de trouble malgré lui, Doc Holliday rêve d’une mort violente et agonise à petit feu, rongé par la maladie et l’alcool.
À ses côtés, Burt Lancaster incarne le héros américain, sobre, droit et inflexible, porteur d’un nouvel espoir. Ils sont bien sûr les deux faces de la même médaille yankee, et les deux hommes finissent même par avouer leur attirance. Évidemment, le couple Henry Fonda-Victor Mature dans La Poursuite infernale, de John Ford, a, dix ans plus tôt, immortalisé les héros de Tombstone. Mais ce remake n’a rien de déshonorant.