En 1948, Jacques-Yves Cousteau, sa femme, et ses deux fils vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la mer Méditerranée. Cependant, Cousteau ne rêve que d'aventure. Grâce à son invention, un scaphandre autonome qui permet de respirer sous l'eau, il a découvert un nouveau monde.
TÉLÉRAMA
On est loin de l’évocation fantasque du commandant Cousteau, tout en chimères cruelles, que l’Américain Wes Anderson avait bricolée dans La Vie aquatique. Avec ce biopic français à gros budget, retour au réalisme basique, à la reconstitution pointilleuse, au défilement des années et des décennies. Pour voir vieillir à vue d’œil, de manière crédible, Lambert Wilson (Jacques-Yves Cousteau) et Audrey Tautou (Simone, l’épouse qui régentait La Calypso), on peut compter sur L’Odyssée. Si on espère davantage que des conventions, prudence… Il y a, pourtant, au milieu du film, une torsion inattendue. Jérôme Salle fait de la haine entre le fils Philippe (Pierre Niney) et le père un thème majeur. Parmi les griefs adressés au « grand homme » : égocentrisme carabiné et narcissisme forcené. Tout devient alors plus intéressant, d’autant que ces défauts sont largement illustrés. Et que Wilson et Niney excellent dans ce moment où ils ont vraiment quelque chose à jouer. Le mépris de « JYC » pour l’environnement (on vous parle d’un temps antérieur à Nicolas Hulot) est aussi traité, mais édulcoré. Il suffit de regarder Le Monde du silence du vrai Cousteau, Palme d’or à Cannes en 1956, pour se faire une idée des tortures infligées alors aux animaux par l’équipage de La Calypso.