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COULEURS DE L INCENDIE, Clovis Cornillac 2022, Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz, Clovis Cornillac, Olivier Gourmet (societe saga)@@@

(taille reelle)
Les funérailles du riche banquier Marcel Péricourt ont lieu en février 1927, avec apparemment tout Paris présent. Fille unique après le suicide de son frère, Madeleine Péricourt hérite de l'empire de son père et reprend seule l'affaire. Elle est la proie des conseils sans scrupules, de la cupidité, de la jalousie et de la corruption. Maintenant, elle se prépare à se venger.

TELERAMA
La suite d’“Au revoir là-haut”, ou la vengeance d’une déclassée : du bon spectacle populaire à l’ancienne.
On ne jouera pas, ici, au petit jeu des comparaisons avec le baroque Au revoir là-haut, d’Albert Dupontel : il tournerait en défaveur de cette « suite », cette fois scénarisée à cent pour cent par Pierre Lemaître, et à laquelle Clovis Cornillac offre une mise en scène d’un classicisme humble mais ample. On ressent, d’emblée, son plaisir à coller à la forme feuilletonesque de cette histoire d’une femme rompue qui se relève, Madeleine Péricourt, fille de Marcel et sœur d’Édouard, la gueule cassée d’Au revoir là-haut.

Le film s’ouvre en grandes pompes funèbres sur le cercueil de Marcel, et le saut dans le vide d’un enfant. Nous sommes en 1929 : Madeleine, devenue héritière de la banque familiale, va, rapidement, tout perdre à cause de la cupidité et de la perversion des hommes. La vengeance de cette fière déclassée se fera de plus en plus incendiaire avec l’aide de personnages secondaires, tous défavorisés par la vie ou la société, et que le réalisateur se plaît à anoblir à chaque séquence, douce ou burlesque : une géniale nounou qui ne parle pas un mot de français, une cantatrice au cœur fragile mais vaillant face à la peste brune qui monte, et l’ancien chauffeur de Madeleine qui a été le témoin écœuré de sa chute. Clovis Cornillac s’est donné le rôle de cet homme du peuple, manière Jean Gabin des années 30. Le couple qu’il finit par former avec Léa Drucker, magnifique colonne vertébrale, orgueilleuse et frémissante, du film, se détache du casting d’ensemble, où chacun s’amuse de sa partition un peu théâtrale et délicieusement datée : Fanny Ardant en diva, Olivier Gourmet en député ridicule façon vaudeville, Benoît Poelvoorde en traître à la Jules Berry et la délicate Alice Izaac en mode Viviane Romance. À la manière, justement, du cinéma français d’avant guerre attaché aux acteurs, aux décors et aux costumes, cette célébration du courage féminin et des petites gens n’a d’autre ambition que d’être un parfait spectacle populaire, et c’est cela, justement, qui est si plaisant.

Pour Le Figaro, il s'agit d'une « fresque riche et foisonnante, un film d’époque en costume, féministe avant la lettre, captivant de bout en bout ». Pour le critique, le long-métrage est une sorte de « Monte-Cristo au féminin » qui même ne manque pas d'épaisseur « même pour les personnages secondaires »