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NELL, Michael Apted 1994, Jodie Foster, Liam Neeson (societe)@@

(taille reelle)
Alors que le Docteur Lowell est venu constater le décès d'une femme âgée, qui vivait recluse dans une forêt de Caroline du Nord, il découvre qu'elle avait une fille nommée Nell. Cette dernière, qui manque de socialisation, a été élevée dans la crainte des hommes, et parle une langue incompréhensible pour les autres. Agée d'une vingtaine d'années, elle ne connaît rien du monde extérieur, mis à part les bois qui entourent sa cabane.

TELERAMA
Nell est une enfant sauvage obligée de quitter sa cabane des montagnes à la mort de sa mère. Nell, c’est Jodie Foster, dans un film qu’elle a produit et interprété, avec délicatesse et sensibilité.

Àla mort de sa mère, Nell est désemparée. Elle doit quitter sa cabane, perdue au milieu des montagnes. Son langage est incompréhensible. Nell est une « enfant sauvage »... vue par Hollywood. Pas méchante. Sale, mais pas trop. Et très jolie. Nell, c‘est Jodie Foster. Tout est construit autour d‘elle. Car ce film qu‘elle a désiré, produit et interprété est un film de star. Pour elle, les scénaristes ne résistent pas au morceau de bravoure final : devant le tribunal qui jugera de son sort, Nell tient des propos très élaborés ! Nell devient le porte-parole des auteurs. On est loin de la rigueur de Truffaut, qui avait aussi filmé un Enfant sauvage. Ici, tout est fonctionnel.

Et pourtant... Pourtant, grâce au talent de Jodie Foster, on oublie l‘actrice. Et l‘on ne voit plus que Nell, avec ses peurs et son désir de communiquer avec les autres. Les autres, ce sont surtout deux médecins aux conceptions opposées : l‘un (Liam Neeson) considère Nell comme un être blessé à secourir, l‘autre (Natasha Richardson) comme un cas intéressant à observer.

À travers ces trois personnages qui apprennent à se connaître, Michael Apted a construit un film classique, rassurant, mais qui laisse aux émotions la plus grande place. S‘il utilise quelques flash-back démonstratifs, c‘est toujours en les filmant du point de vue de Nell, avec sa vision naïve et symbolique. Avec elle, nous percevons combien les autres, ceux du « monde civilisé », peuvent être brutaux. Mais, avant tout, Nell est un film foncièrement optimiste. Il insiste sur la beauté intérieure des êtres et sur la beauté d‘une Nature avec qui les hommes doivent vivre en harmonie. Le plus important, c‘est qu‘il arrive à faire passer, à sa façon, un message de tolérance. Avec une certaine délicatesse et beaucoup de sensibilité.