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SIGNES, Night Shyamalan 2001, Mel Gibson, Joaquin Phoenix (science fiction)@

(taille reelle)
Bucks County, Pennsylvanie. Après la perte de sa femme, Graham Hess a rendu sa charge de pasteur. Tout en s'occupant de sa ferme, il tente d'élever de son mieux ses deux enfants, Morgan et Bo. Son jeune frère Merrill, une ancienne gloire du base-ball, est revenu vivre avec lui pour l'aider. Un matin, la petite famille découvre l'apparition dans ses champs de gigantesques signes et cercles étranges. Des extra-terrestres seraient-ils à l'origine de tels phénomènes surnaturels ?

TELERAMA
Quand Mel Gibson, au matin du film, découvre son champ saccagé de très harmonieuse manière — un cercle parfait et d'autres figures —, toutes les hypothèses sont permises. Un plan aérien nous offre une piste : la vérité est ailleurs et elle vient d'en haut. Vous avez dit extraterrestre ? Quelle espèce d'envahisseurs menace le fermier Graham Hess, récemment veuf, son frère et ses charmants — quoiqu'un peu inquiétants — bambins ?

Ce cher M. Night a l'art de faire tintinnabuler les clochettes de l'angoisse à partir de petits riens (le vent, le noir). Il est, l'a-t-on assez dit, d'origine indienne. Mais peu d'Orient, en vérité, imprègne sa ciné-mystique. Son sujet, c'est la crise de foi. Le Graham Hess joué par Mel Gibson n'est pas un veuf ordinaire. En perdant sa femme, il a aussi perdu la foi. Il y a du Graham Greene dans ce personnage de pasteur dépasteurisé, comme il y a beaucoup de morceaux old age (signes de l'Amérique rurale, éternelle ?) dans le doux potage new age de ce cher M. Night. Si ce n'est que Graham Greene aurait bouffé sa Remington plutôt que d'imaginer pareil épilogue. Il faut dire qu'il était anglais et n'a pas connu le 11 Septembre. Ce film est une manifestation du syndrome « post 9-11 », mise en scène par un monsieur très doué qui tourne poliment autour du pot avant de sortir la batte de base-ball... — François Gorin