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GAINSBOURG, Joann Sfar, 2010, Eric Elmosnino, Laetitia Casta (biopic)@@

(taille reelle)
Du jeune Parisien arborant l’étoile de David imposée aux juifs durant l'Occupation allemande jusqu'à l'apogée de l'auteur-compositeur-interprète des années 1980, le film est une biographie fantasmagorique de Serge Gainsbourg, créateur qui défraya la chronique et laissa son empreinte dans le monde de la chanson avec de nombreuses œuvres poétiques et subversives.
Il retrace la vie de Gainsbourg à travers la plupart de ses tendances artistiques, de son apprentissage de peintre jusqu'au « Gainsbarre » (et son avatar de « La Gueule » en carton/latex avec un long nez et des doigts immenses griffus) des dernières années en passant par le jazz de Saint-Germain-des-Prés et les yéyés.

TELERAMA
Après une première heure inventive (avec une Laetitia Casta étincelante et émouvante en Bardot), on sent ensuite un peu trop la construction, qui ressemble à une suite de sketchs…
Pour interpréter Gainsbourg, Joann Sfar a engagé Éric Elmosnino, mieux que bien. Et pour son double, audacieux et maléfique – une sorte de Gainsbarre, appelé « la Gueule » –, il a choisi, échappée de son imagination de dessinateur, une marionnette vivante, aux grandes oreilles et aux ongles démesurés…
Le charme du film tient à ce compagnonnage obligé : la terreur qui saisit Serge de devoir composer avec cet alter ego désiré et haï. D’autres idées surgissent dans la première heure. Toute cette fantaisie irréaliste aboutit à Bardot et à l’irruption d’une Laetitia Casta extra. Casta-Bardot, c’est l’apothéose de Gainsbourg (vie héroïque). Après les « shebam » et les « wizz », Sfar a un peu de mal à cacher ce qu’il avait dissimulé dès le début : un scénario fait de sketchs successifs.
Ce que l’on aime, c’est la réunion d’un fan éperdu et de son idole. La rencontre de leurs imaginaires. Et leur déraison. Seulement, comme le chantait Gainsbourg, « Pour être à vous / faut être à moitié fou »… Sfar l’a-t-il été assez ?