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UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES, Jean-Pierre Jeunet, Audrey Tautou (guerre)@@

(taille reelle)
En 1919, Mathilde a 19 ans. Deux ans plus tôt, son fiancé Manech est parti sur le front de la somme. Comme des millions d'autres, il est mort au champ d'honneur. C'est écrit noir sur blanc sur l'avis officiel. Pourtant, Mathilde refuse d'admettre cette évidence. Si Manech était mort, elle le saurait. Elle se raccroche à son intuition comme au dernier fil ténu qui la relierait encore à son amant. Mathilde refuse de lâcher et se lance dans une véritable contre-enquête.

TELERAMA
Du roman, le film garde la trame de faux polar dont l’enquêtrice principale serait une Bretonne têtue, suffragette qui s’ignore. Mais Jean-Pierre Jeunet n’en fait que l’arrière-plan. Ce qui l’intéresse, c’est créer un monde. Avec son enfer (les tranchées), son paradis (une maison en Bretagne) et, entre les deux, une Belle Époque soigneusement stylisée. La sauvagerie de la guerre de 1914 est bien rendue. Mais cette surenchère esthétique est la limite du film : un trop-plein qui nuit à l’épaisseur des personnages et de l’émotion. On le mesure a contrario quand deux scènes osent la durée. D’abord la rencontre embarrassée entre Jérôme Kircher et Jodie Foster, histoire d’amour périphérique et l’un des plus beaux moments du film. Puis le dîner auquel s’invite Albert Dupontel – Audrey Tautou s’y endort… On comprend que son personnage est d’abord celui d’une enfant plus capricieuse que passionnée…