La Suite española ou Suite espagnole, op. 47, est une suite pour piano seul composée par Isaac Albéniz. Cette suite est majoritairement constituée d'œuvres composées en 1886 et rassemblées en 1887 en l'honneur de Marie-Christine d'Autriche, reine d'Espagne.
Asturias: c'est probablement la plus connue de toutes les pièces de cette suite. L'auteur l'a sous-titrée Leyenda. Malgré son attribution à la région cantabrique, elle évoque une soleá de saveur profonde et andalouse, avec une copla de style également andalous.
Comme beaucoup d'œuvres pour piano d'Albéniz, ces pièces utilisent différents styles musicaux de régions d'Espagne.
La suite est initialement constituée de quatre pièces : Granada, Cataluña, Sevilla et Cuba. L'éditeur Zozaya republie la Suite espagnole en 1901, en ajoutant Cádiz, Asturias, Aragón et Castilla. Ces nouvelles pièces ont auparavant été publiées dans d'autres éditions, parfois sous un autre nom (Asturias est le prélude de Chants d'Espagne).
Ces quatre pièces ajoutées ne reflètent pas exactement le style musical de la région qu'elles sont censées dépeindre.
Par exemple, Asturias (Leyenda) utilise des rythmes flamenco d'Andalousie et non des rythmes de la région des Asturies.
L'Opus 47, le numéro d'opus attribué par Zozaya, n'a aucune relation chronologique avec les autres œuvres d'Albéniz qui ont eu leur numéro d'opus attribué aléatoirement par les différents éditeurs et par Albéniz lui-même.
Dans cette suite, le titre de chaque pièce commence par le nom de la région dépeinte puis suit entre parenthèses la forme musicale ou la danse de la région. Grenade en Andalousie est associée à la sérénade, à la Catalogne la Curranda ou courante, à Séville la sevillana, à Cuba (qui est espagnole en 1886) un nocturne dans le style d'une habanera, à la Castille une séguédille, à l'Aragon une fantaisie dans le style d'une jota et à Cádiz une saeta. Ce dernier exemple, comme pour Asturias (Leyenda), est géographiquement erroné.