Un adolescent, Michael Berg, et une femme mystérieuse plus âgée, Hanna Schmitz, ont une liaison amoureuse dans laquelle la lecture tient une part importante, jusqu'à ce que Hanna disparaisse brutalement.
TELERAMA
Quelques années après la guerre, un homme épris de littérature découvre le passé nazi de son ex-maîtresse. Passionnante interrogation sur la culpabilité nationale, cette adaptation du roman de Bernhard Schlink raconte aussi une déchirante histoire d’amour.
Juste après la guerre, Hanna, conductrice de tram trentenaire, initie à la volupté un ado épris de littérature. Des années plus tard, Michael découvre que son ex-maîtresse est accusée au procès d’anciennes SS gardiennes de camps de concentration.
Dans la peau de Hanna, Kate Winslet (Oscar de la meilleure actrice) associe une métamorphose hollywoodienne, en vieillissant de trente ans, à un jeu cérébral, explorant avec un minimum de dialogues l’ignorance, la honte, la banalité du mal. Les crimes nazis ne sont que la toile de fond d’une histoire d’amour et de culpabilité, à la résonance collective. Le film n’absout jamais Hanna, mais le regard affolé de Michael nous oblige à voir son humanité.
Tout au long de sa vie, la mémoire nationale percute violemment l’histoire intime de cet Allemand. Que vaut la connaissance charnelle d’une personne au regard de ses actes ? Comment s’accommoder d’avoir aimé un monstre ? Jamais manichéen, d’une sobriété infaillible, le film s’abstient de toute réponse : implacablement, ces questions minées nous sautent à la figure.