Anne Walberg est une célébrité dans le monde du parfum. Elle crée des fragrances et vend son incroyable talent à des sociétés en tout genre. Elle vit en diva, égoïste, au tempérament bien trempé. Guillaume est son nouveau chauffeur et le seul qui n'a pas peur de lui tenir tête. Sans doute la raison pour laquelle elle ne le renvoie pas.
TELERAMA
La naissance d’une affinité élective entre une créatrice de parfums et son chauffeur. Emmanuelle Devos domine cette plaisante comédie de caractère.
Comme il y eut Miss Daisy et son chauffeur, cette comédie française pourrait être sous-titrée « Miss Devos et son chauffeur ». Car l’héroïne incarnée par Emmanuelle Devos s’y fait sans cesse véhiculer, entre son domicile et ses divers lieux de travail, par le même homme dûment rémunéré. Elle crée des parfums pour des industriels. Il (Grégory Montel) la transporte et supporte son arrogance désabusée. Mais derrière ce présent un peu morose, il y a une vie antérieure pour elle — elle fut un nez recherché par les plus grands parfumeurs du monde, avant une éclipse mystérieuse. De son côté, le chauffeur aspire à un second souffle dans l’ombre de la diva.
Entre autres qualités, l’horizon du récit ne se laisse pas si facilement deviner, car le sujet est plutôt rare à l’écran : la naissance d’une affinité élective fondée sur le travail, et non sur une attirance amoureuse. Les fragrances rencontrées ou à inventer donnent aux deux personnages, d’abord antagonistes, un monde à partager. Dans les intrigues secondaires, sensiblerie et maladresses guettent parfois. Mais l’important reste la captivante présence-absence d’Emmanuelle Devos, sobre et subtile dans sa façon de flirter (ou de le laisser croire) avec l’autoportrait au sein d’une autre industrie que la parfumerie : le cinéma.