Luc et Carole quittent la ville pour la campagne. Mais un jour, Carole est tirée de sa sieste par le bruit d'un camion. En sort un couple, un adolescent, et deux gros chiens, les nouveaux voisins, avec lesquels il va falloir composer.
TELERAMA
Luc convainc Carole de quitter Paris pour s’installer à la campagne, dans le mas où il a grandi. Il se lancera dans l’héliciculture (l’élevage des escargots), elle donnera des cours de tai-chi. Un joli rêve néorural qui vire à la guerre des nerfs quand un couple et leur fils ado investissent l’autre partie de la bâtisse. Amateurs de chasse, de gros chiens et de barbecues, Fred et Marisa viennent froisser la pastorale chic et zen imaginée par leurs voisins.
Sur quel terreau prospère la violence de classe ? Entre mépris impossible à contenir des uns et agressivité latente des autres, la cohabitation fait ici l’objet d’une observation minutieuse, doublée d’un thriller nuancé. Avec sa finesse habituelle, Sandrine Veysset met en scène la singularité des êtres sous le masque social, et, avec l’aide de Virginie Despentes à l’écriture, passe habilement entre les mailles du cliché.
Quand Luc navigue plus facilement d’un milieu à l’autre, Carole, héritière d’une vision hiérarchique de la société, ne parvient pas à surmonter sa répulsion. Quant à Fred et Marisa, on ne sait jamais si leur ton railleur est défensif ou malveillant. Rappelant par endroits le film As bestas, de l’Espagnol Rodrigo Sorogoyen, Les Malvenus trace son propre chemin et maintient jusqu’au bout un suspense psychologique où le pire semble toujours sur le point d’être évité.