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PALE RIDER, Clint Eastwood 1985 (western)@@@

(taille reelle)
Les derniers chercheurs d'or indépendants de LaHood, bourgade minière de Californie, sont harcelés par la bande de Coy LaHood, fondateur de la ville qui veut s'approprier leur concession. Au moment où les mineurs pacifiques sont prêts à abandonner la lutte, surgit de la montagne un cavalier solitaire tout de noir vêtu. Nul ne connaît son nom, son passé, ses origines.

TELERAMA
Icône de l’Ouest perdu, cow-boy silencieux, minéral, à la fois héros et chimère, Clint Eastwood traverse avec une classe irréelle cette épure de western, pleine de brutalité et de mélancolie. Le fructueux narcissisme dont a fait preuve Eastwood en se mettant en scène l'a souvent conduit à endosser le rôle du perdant — magnifique — ou à exhiber fièrement les stigmates de l'âge. Pale Rider relève d'une autre stratégie : Eastwood y radicalise la légende que lui ont forgée les films de Leone. Cow-boy silencieux, presque immatériel (le shérif assure qu'il a été mort avant), il arbore un seyant costume de pasteur et fait régner la justice au prix d'une violence inouïe. Les filles lui crient « je vous aime », les femmes veulent l'étreindre au moins une fois. Lui ne fait que passer et se fond, à la fin, dans la blancheur de la neige.
En stylisant ainsi, jusqu'au hiératisme, le western traditionnel, Eastwood obtient un beau bloc de mélancolie et de brutalité. Un film classique, puisqu'on y croise encore la figure du héros suprême, et moderne, puisque ce dernier n'est plus qu'une chimère insaisissable.