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TATIE DANIELLE, Etienne Chatiliez 1990, Isabelle Nanty, Tsilla Chelton, Catherine Jacob (societe)@@

(taille reelle)
Madame Billard vit à Auxerre. Elle est veuve, mène une vie paisible, en compagnie d'Odile, sa femme de ménage. Sa principale occupation consiste à torturer la pauvre Odile, année après année, jour après jour, jusqu'au jour maudit où elle va trop loin : un gros chandelier s'abat sur Odile. Elle meurt de sa belle mort.

LE MONDE
Décapant, dérangeant, plus pernicieux encore que le Long Fleuve, Tatie Danielle c’est du Jules Renard revu par Bretécher, c’est impitoyable et compatissant, tragique et désopilant.
Tatie Danielle (Tsilla Chelton) est vieille, veuve, vache. Inflexible geignarde, c’est une virtuose de la vilenie gratuite. Elle écrase les fleurs, rudoie les enfants, abandonne les chiens, se vole elle-même pour faire accuser autrui, va quasiment jusqu’au meurtre, et presque jusqu’au suicide pour le plaisir de se venger. Tatie Danielle est une hyène en charentaises, le loup déguisé en grand-mère. Elle est la part de nous-même la moins avouable, elle nous libère de nos horreurs intimes, elle nous démontre – quel soulagement – que les gentils sont des cons…
Salubre démonstration qui recouvre d’un pudique manteau de rire (étranglé) la mauvaise conscience obèse de notre société, la décourageante médiocrité de la petite bourgeoisie, et, s’agissant de la vieillesse, l’atroce réalité. Tatie Danielle n’est pas méchante parce qu’elle est désespérée, elle est méchante et désespérée. Elle trouvera d’ailleurs son maître en la personne d’une énergique et solitaire jeune fille au pair (Isabelle Nanty). La survie de l’espèce passe par la férocité.