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JALOUSE, David Foenkinos 2017, Karin Viard (societe)@@

(taille reelle)
Nathalie Pêcheux, professeur de lettres divorcée, passe quasiment du jour au lendemain de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, Mathilde, danseuse classique, son champ d'action s'étend bientôt à ses amis, ses collègues, voire son voisinage. Entre comédie grinçante et suspense psychologique, la bascule inattendue d'une femme.

TELERAMA
Beau regard sur la solidarité féminine envers et contre tous, avec une Karin Viard explosive, capable de faire rire des pires méchancetés.

Elle vous dira qu’elle ne l’est pas. Apparemment, Nathalie n’a que peu de raisons d’envier son prochain : encore très désirable à l’orée de la cinquantaine, professeur de philosophie en khâgne, elle devrait se réjouir de la beauté et des ­talents de danseuse classique de sa fille. Mais, justement, sa fille a 18 ans. Et qu’elle est jolie ! Et puis, il y a cette nouvelle collègue, si jeune et pleine d’idées, qui débarque dans son lycée : une ­petite garce arriviste, forcément. Quant à sa meilleure amie (Anne Dorval, parfaite), elle reste heureuse en ménage au bout de vingt ans de mariage, alors que Nathalie voit roucouler son ex-mari avec une autre… Nathalie ne contrôle plus son agressivité…

À un certain stade de la vie, le bonheur et la réussite des autres deviennent-ils intolérables ? Voici une comédie à l’italienne : grinçante, volontiers mélancolique, qui s’attache, avec un beau sens du détail quotidien, à un « monstre », féminin pour une fois, auquel Karin Viard prête ses traits si familiers. Qui mieux qu’elle, sachant exprimer dans une même scène le froid et la tendresse, pour faire rire sur un sujet pas drôle ? Des enfants qui ont grandi, des parents déjà disparus, aucune épaule sur laquelle s’appuyer… De quoi, en effet, être désemparé, déprimé.

La réussite de ce film coécrit et coréalisé par les frères Foenkinos, mordant mais empreint de solidarité féminine, apparaît particulièrement dans une scène de… cimetière : Nathalie y papote avec des mortes – des mères de substitution –, enfin sereine.