Gary voit ses parents, Camille et Georges, danser tout le temps sur leur chanson préférée : "Mr. Bojangles" de la chanteuse américaine Nina Simone. Camille et Georges ont l'habitude de recevoir leurs amis chez eux, entre plaisir et fantaisie. Avec le temps, Georges et son fils voient que la maman va beaucoup trop loin. Elle va les contraindre à tout faire pour éviter l'inéluctable, coûte que coûte.
TELERAMA:
Camille (Virginie Efira) et Georges (Romain Duris) planent au-dessus des contingences de la vie. La seule qui vaille est celle qu’ils inventent ! Leur rencontre a tout d’un sketch délirant, leur première étreinte est une parade baroque, leur appartement, une scène de théâtre… Même leur progéniture, le petit Gary, semble d’abord une création, un lutin venu jouer son rôle dans ce monde de fantaisie. Le tourbillon est vertigineux, comme le vide qui s’ouvre parfois sous les pas de Camille, funambule en chef rattrapée par la gravité de l’existence…
Ils nous touchent en plein cœur, les héros de ce film qui prend la forme d’un étonnant hymne à l’amour. Si excentriques soient-ils, Régis Roinsard sait les rendre proches de nous. Leur envie de célébrer le bonheur fait des étincelles. Leur joie tellement insensée qu’elle en devient folie menaçante donne des frissons. Tout est dans l’intensité, ludique ou dangereuse. Un beau programme que la caméra épouse en faisant battre cette histoire comme une musique, une valse exaltante, ondulante, changeante.
Avec des décors rétro et colorés, la comédie à la Philippe de Broca n’est pas loin, et Romain Duris n’a assurément jamais été plus proche du Belmondo de L’Homme de Rio. En une composition plus étourdissante encore, Virginie Efira plonge d’un même élan dans le versant solaire et le versant sombre de son personnage. Peu à peu, ces contrastes scénarisés deviennent si extrêmes que la complicité du réalisateur avec les personnages ne suffit plus : l’épilogue ne convainc qu’à moitié. Mais se trouver démuni face à la fin de toute chose, c’est bien le sujet d’En attendant Bojangles.