Au Moyen Âge, les compagnons réinventent l’art de bâtir pour édifier les cathédrales gothiques. À Paris, un chantier gigantesque va donner naissance au plus célèbre de ces vaisseaux de pierre : Notre-Dame de Paris. Sept siècles s’écoulent entre la pose de la première pierre et sa restauration au XIXe siècle, durant lesquels la cathédrale a été le témoin de l’Histoire de France, dans ses moments de gloire comme dans ses périodes les plus sombres. Dans cette fresque historique grandiose, le récit haletant d’une fiction documentée en animation 3D répond à des séquences documentaires consacrées au contexte historique et aux techniques de construction pour raconter le destin des hommes et des femmes qui, portés par la foi, l’ambition et le génie, ont d’abord édifié, puis embelli et enfin sauvé la cathédrale de Paris.
TELERAMA
Le réalisateur de ce film est en train de monter ses images, quand, le 15 avril 2019, l’impensable : un feu ravageur se déclare sous les toits du monument. La catastrophe sera évoquée en préambule et en conclusion du film dont le récit adopte la forme, un peu kitsch, de la prosopopée – c’est la cathédrale qui raconte son histoire, à la première personne, par l’entremise de Sophie Marceau : « Ce jour-là, vous avez bien cru que j’allais disparaître, vous étiez sidérés, incrédules, silencieux, dit-elle dans le commentaire. Je le savais depuis toujours, vous tenez à moi. »
Le doc se compose presque exclusivement de séquences en 3D à mi-chemin entre le jeu vidéo et le cartoon, façon Pixar. Le réalisateur a filmé de vrais comédiens dont l’image a par la suite été numérisée. Si le dessin animé respecte les grandes étapes de la construction du monument, la fiction pointe aussi le bout de sa gargouille. On croise ainsi un petit vagabond dont la rencontre avec Maurice de Sully, évêque de Paris au XIIe siècle, précipitera le lancement du chantier. Le parti pris devrait plaire aux plus jeunes, les autres s’intéresseront peut-être davantage aux quelques séquences documentaires qui viennent émailler l’histoire. On peut y voir de vrais artisans répéter les gestes ancestraux de leurs prédécesseurs du Moyen Âge.