Juste avant la guerre, Johnny Jones, un journaliste américain envoyé en Europe par sa rédaction rencontre un vieux politicien hollandais qui détient des informations top secrètes. Les nazis croient assassiner le vieil homme mais c'est un sosie qui meurt à sa place. Commence alors pour Johnny Jones une folle course-poursuite à travers l'Europe afin de retrouver le vieillard avant les nazis.
TELERAMA
Deux ans avant l’entrée des États-Unis dans le conflit mondial, Hitchcock fait œuvre de propagande. Récemment installé à Hollywood, il est plus que sarcastique avec ses nouveaux concitoyens, indifférents au conflit européen. Les journalistes sont présentés comme des incapables, grandes gueules, qui ne prennent la mesure des événements qu’en arrivant à Londres la civilisée… Mais, tout en réalisant un film politique, Hitchcock s’amuse surtout avec un scénario abracadabrant : « Je n’ai pas permis à la vraisemblance de montrer sa vilaine tête. » Un traité de paix belgo-néerlandais – que l’Histoire n’a pas retenu – est sur le point d’être signé. Mais son initiateur, le diplomate Van Meer, est abattu… Prétexte pour aller filmer en Hollande et détourner les clichés la concernant.
Dans la filmographie hitchcockienne, il y aura la statue de la Liberté (Cinquième Colonne), le mont Rushmore (La Mort aux trousses), la corniche de la Riviera (La Main au collet)… Ici, ce sont les moulins à vent et les immenses plaines bataves. L’utilisation qui en est faite est d’une intelligence scénaristique exemplaire et annonce la fameuse séquence du champ de maïs de La Mort aux trousses. Hitchcock enchaîne les moments de bravoure et les scènes de fantaisie pure avec un dilettantisme très travaillé.