Tout au long de son existence, Pierre Mendès France a écrit sur sa vie, son histoire et celle de sa famille. Il a collecté et trié quantité d’images et de notes. Des documents inédits.
Quarante ans après sa mort, Yves Jeuland et Alix Maurin nous donnent à découvrir un autre Mendès France. Le récit d'un destin, au fil des pages de ses cahiers privés. Une vie romanesque et rocambolesque, celle de PMF, homme politique français et juif, tant aimé et tant haï.
TELERAMA
Ce documentaire retrace la vie romanesque et rocambolesque de Pierre Mendès France, celle d’un homme politique français et juif, tant aimé et tant haï.
Bachelier à 15 ans, avocat de France à 19 ans, plus jeune député à 25 ans et ministre à 31 ans, Pierre Mendès France a battu tous les records de précocité en politique. Mais derrière ce destin hors du commun demeure l’impression d’un rendez-vous manqué pour un homme qui aurait sans doute pu être un peu plus que président du Conseil (en 1954).
Quarante ans après sa mort, Yves Jeuland et Alix Maurin reviennent justement sur la trajectoire de ce surdoué de la politique qui n’acceptait aucune compromission : « Redire plutôt que se contredire. » Au nom de ses principes et d’une ligne de conduite qui ne déviera jamais, PMF déclinera quelques postes à responsabilités, refusera des alliances trop contre-nature ou jettera l’éponge, comme après cette défaite dans l’Eure, aux législatives de 1958, où il démissionne de tous ses mandats locaux. Une conscience politique, une obstination ou un orgueil qui lui vaut d’accumuler les rancœurs contre lui. « Je n’ai jamais été habile comme savent l’être certains hommes politiques », confie-t-il.
Mais cet étudiant militant antifasciste, résistant de la première heure, a aussi et surtout été confronté toute sa vie à la haine antisémite. « On pensait ces choses disparues mais elles n‘étaient qu’assoupies », résume avec calme cet homme pourtant profondément blessé. Le film revient sur de nombreux épisodes (son procès par le régime de Vichy, les tentatives d’assassinat déjouées, les intimidations multiples…) et dévoile les centaines de lettres, messages, caricatures, articles ou discours s’en prenant à celui que l’extrême droite surnommait « Mendès Israël ». Un solide portrait foisonnant d’archives, qui ouvre le regard sur un parcours au goût d’inachevé.