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@aragon0

(taille reelle)
Aragon signe une œuvre poétique plurielle, où la prose le dispute à la poésie à forme fixe, qu'il renouvelle. Après une première période très libre marquée par le surréalisme et ses jeux de langage, il retourne à une forme plus classique de poésie (vers mesurés et rimes), très inspirée par Guillaume Apollinaire, pour mieux rendre compte de la France (et de la résistance) à l'heure de la Seconde Guerre mondiale. Après guerre, l'aspect politique de sa poésie s'efface de plus en plus devant son aspect lyrique. Sans jamais renier ce retour au classicisme, il y intègre de plus en plus des formes plus libres, se rapprochant du surréalisme de ses débuts qu'il a toujours affirmé n'avoir jamais renié.
Son œuvre romanesque épouse les contours de la production de son siècle (qu'il invente en partie), roman surréaliste, réaliste, puis nouveau roman. Son désir de roman ne s'est jamais démenti, malgré la méfiance de ses amis surréalistes (pour qui écrire une phrase romanesque du type La marquise sortit à cinq heures était la négation même de leur idéal littéraire par sa platitude), puis celle des communistes qui auraient voulu le voir exalter davantage le Parti (il a avoué avoir arrêté la rédaction de son roman Les Communistes quand de nombreux militants lui firent part de leur satisfaction à le voir faire enfin ce qu'ils attendaient de lui), sans parler de celle des critiques (notamment de droite) qui voyaient en lui le communiste avant de voir l'écrivain, chose qui le vexait.
Poète majeur de la deuxième partie du xxe siècle, il a payé fort cher un engagement politique qui masque mal son influence et sa place primordiale dans la littérature française contemporaine. Certains de ses textes ont été popularisés par plusieurs compositeurs ou chanteurs qui n'étaient pas forcément en accord avec sa pensée politique comme Léo Ferré, Georges Brassens, Marc Ogeret, Jean Ferrat, etc.