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JULIETA, Pedro Almodovar 2016, Emma Suarez, Adriana Ugarte (societe)@@@
Valeria (Ana Valeria Becerril), 17 ans, est enceinte . Il vit à Puerto Vallarta , avec Clara (Joanna Larequi), sa demi-sœur , qui est calme et vit avec dépression et surpoids. Elle ne veut pas que sa mère, Abril (Emma Suárez), absente depuis longtemps, soit au courant de sa grossesse mais, en raison de contraintes financières et de l'écrasante responsabilité d'avoir un bébé à la maison, Clara décide d'appeler sa mère. April arrive avec un grand désir de voir ses filles, mais on découvre vite pourquoi Valeria ne voulait pas entrer en contact avec elle. C'est "l'histoire d'une femme adulte qui refuse de se sentir 'dépassée' par ses propres filles en termes générationnels, sans se rendre compte qu'elle a déjà été laissée pour compte dans des aspects plus importants, comme les aspects émotionnels et psychologiques, entre autres"

TELERAMA
Julieta, la cinquantaine, et son compagnon s’apprêtent à quitter Madrid pour le Portugal. Mais quelqu’un, dans la rue, parle à Julieta de sa fille, qu’elle n’a pas vue depuis des années…

Almodóvar atteint toute l’intensité romanesque dont il est capable, avec cette histoire gigogne brouillant les époques, un peu comme une fuite en avant dans le passé. Le train, théâtre au début d’une disparition bouleversante, puis décor récurrent, est aussi la métaphore du vrai sujet de ­Julieta : le passage du temps, la fugacité des liens, l’évanescence des êtres, qui apparaissent puis s’éclipsent de nos vies, parfois sans un mot.

À cette gravité, le maître espagnol donne une traduction étrangement séduisante. Pour évoquer les années 1980 et la prime jeunesse de l’héroïne, il ressuscite la merveilleuse débauche chromatique de sa ­période Movida. Quand elle devient une autre femme, transformée par le chagrin et les remords, il passe avec brio d’une ­actrice à une autre dans la même scène, qui rappelle les métamorphoses de Tippi Hedren dans Pas de printemps pour Marnie. Quant à la maison de pêcheur qui abritera le mariage de Julieta, c’est d’emblée une image mentale, aussi attirante qu’annonciatrice de naufrages… Jusqu’à sa conclusion abrupte, qui suggère une transmission de la culpabilité, le film fascine par cette alchimie entre la noirceur désenchantée du fond et l’éclat rédempteur de la forme.