LA BELLE ET LA BETE Bill Condon 2017, Emma Watson(enfants)@
À la fin du XVIIIe siècle, dans un petit village français, Belle vit avec son père. S'étant perdu une nuit dans la forêt, ce dernier se réfugie au château de la Bête, qui le jette au cachot. Ne pouvant supporter de voir son père emprisonné, Belle accepte alors de prendre sa place, ignorant que sous le masque du monstre se cache un prince tremblant d'amour pour elle, mais victime d'une terrible malédiction.
TELERAMA
« Il était encore une fois… » Telle pourrait désormais être la devise des studios Disney, attachés depuis quelque temps à refaire leurs dessins animés en prises de vues réelles. Après Cendrillon et Le Livre de la jungle, voici donc la deuxième Belle et la deuxième Bête, dans un décalque chromo, mignonnet et pimpant du film de 1991. Des séquences de comédie musicale à l’aspect du prince maudit, on est invité à jouer au jeu des sept erreurs, tant les deux versions du fameux conte restent proches. Relevons pourtant dans ce spectacle coloré comme une opérette quelques nouveautés.
Gracieusement interprétée par Emma Watson, la Belle n’est plus seulement une prisonnière sentimentale, mais une aventurière féministe, qui finit par débarrasser son prétendant de ses poils superflus, et surtout de son machisme bougon. Fable traditionnelle sur le rapport à l’apparence et aux préjugés, le film s’enrichit aussi d’un plaidoyer inédit pour le droit à la différence. Du jamais-vu chez Disney : le personnage du valet, sorte de Figaro crypto-gay, multiplie les allusions malicieuses aux charmes de son maître, le viril Gaston.