ROPRIETE INTERDITE, Sydney Pollack 1966, Natalie Wood, Robert Redford (societe)@@
Pendant la crise économique des années 30, un agent des chemins de fer, Owen Legate, est envoyé à Dodson, petite bourgade du Mississipi, avec pour mission de fermer une large partie des activités ferroviaires (la principale source de revenus de la ville), et de licencier du personnel. Il rencontre Alva Starr, jeune fille perdue et principal attrait de Dodson, et entame avec elle une relation amoureuse.
TELERAMA
Alva, fille d’une tenancière d’hôtel, est destinée à un riche veuf. Elle n’en veut pas. Tennessee Williams, le Deep South, ses moiteurs vénéneuses. Grand mélo.
À propos du film, le critique et scénariste Michel Grisolia évoque dans Le Guide du cinéma chez soi un des plus beaux moments de l’histoire du cinéma : « Dans ce train nommé Désir, un travelling arrière emporte Alva vers ce qu’elle espère être sa liberté. » Tout le film ressemble à ce mouvement de caméra : il est fébrile, vibrant, l’hystérie permanente n’étant que le masque du désespoir. Sydney Pollack presque débutant adapte une pièce en un acte de Tennessee Williams. Elle se situe dans le sud des États-Unis, bien sûr, un Sud moite, peuplé de mères abusives, de filles presque putes et de garçons partagés entre désir et mépris.
On est dans les années 1930, la crise règne. Dans cette petite ville débarque un étranger, beau, ravagé par une culpabilité refoulée : il est chargé par la compagnie des chemins de fer de licencier les cheminots en trop. Alva, la rêveuse, que sa mère veut maquer avec un pauvre type riche, s’accroche à lui. Il l’humilie, elle persiste. Il en devient fou, et elle le rejoint à La Nouvelle-Orléans, le temps d’un bonheur bref. Alva, c’est Natalie Wood, superbe, exubérante, aussi irréaliste et vraie que pouvait l’être Vivien Leigh dans Un tramway nommé Désir. Alva, c’est une toute jeune Blanche DuBois qui mourra avant de lui ressembler vraiment. Et ça rend le film au moins aussi désespéré que le Tramway, mais encore plus émouvant.