LA BONNE EPOUSE, Martin Provost 2020, Juliette Binoche, Yolande Moreau (societe)@@
Depuis des décennies l'école ménagère de Boersch en Alsace se donne pour mission de former ses jeunes élèves à devenir des épouses modèles. Cepenedant, à la veille de mai 68, la tâche se complique pour la directrice, Paulette Van der Beck.
TELERAMA
La dirigeante d’une école ménagère, aux idées conservatrices et ruinée à cause de son défunt mari, doit prendre en main son destin. Une comédie réjouissante, portée par d’excellents comédiens, qui rappelle que les inégalités dénoncées il y a 50 ans n’ont pas toutes disparu.
Paulette dirige avec son mari une école ménagère dans la campagne alsacienne. En 1967, on enseigne aux jeunes filles les « piliers » qui en feront de parfaites compagnes : cuisine, repassage, couture, « oubli de soi »… Quand son époux trépasse, Paulette affronte des échéances et une liberté toutes neuves…
Martin Provost (Séraphine, Violette, Sage Femme) invite le vent frais de la révolution féministe à décoiffer La Bonne Épouse et offre à ses actrices une comédie en or. Étincelante, Juliette Binoche aborde Paulette par le corps, tout en contenance et manières au début, mais aussi par la voix, haut perchée, empêchée. L’entendre expliquer comment il convient de servir le thé tient du délice ! À ses côtés, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky excellent, l’une en adolescente attardée fan d’Adamo, l’autre en nonne revêche. Chez les quinquas comme chez les élèves, le film débusque partout de la sororité. Quand on craint de voir Paulette et sa belle-sœur se brouiller pour les beaux yeux d’un banquier providentiel (Édouard Baer, étourdissant de charme), il règle la question avec une grâce touchante.
De l’achat d’un pantalon à l’obtention d’un premier chéquier, La Bonne Épouse fonce vers l’émancipation dans une joie communicative.