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UN ETE BRULANT, Philippe Garrel 2011, Monica_Bellucci, Louis Garrel (sentimental)@
Paul rencontre Frédéric par un ami commun. Frédéric est peintre. Il vit avec Angèle, une actrice qui fait du cinéma en Italie. Pour vivre en attendant d'être acteur, Paul fait de la figuration. Sur un plateau, Paul rencontre Elisabeth qui est aussi figurante. Ils tombent amoureux. Frédéric invite Paul et Elizabeth à Rome.

TELERAMA
Philippe Garrel peut se prévaloir du plus fort taux de suicide de personnages dans le cinéma français. Lui a survécu à des années 1970 brûlées par les deux bouts, et ses films témoignent d'une vigueur intacte. Le cinéma serait donc pour lui une catharsis idéale. Pourquoi pas pour nous ? Qui sait si l'on ne sort pas plus ragaillardi d'un Garrel que d'une comédie familiale à la naphtaline ?

Une fois encore, il s'agit de la fin d'un amour. Une dérive des sentiments en Italie qui rappelle Le Mépris, de Godard. On en retrouve les motifs déplacés, redistribués : un tournage à Cinecittà, des statues antiques, un accident de voiture, un nu féminin somptueux... Dialoguer ainsi avec un film vieux d'un demi-siècle est éclairant. Il y a ce qui n'évolue pas, selon Garrel : le malentendu entre les hommes et les femmes. Et puis, il y a le ratatinement des utopies, le repli sur la sphère privée, la momification de l'art...

A la nostalgie, Garrel continue d'opposer une sensibilité à vif, qui va directement au coeur des sentiments et de la souffrance. Et sa Bardot à lui, c'est donc la Bellucci. Elle se révèle une très grande actrice, de plain-pied dans le film, humaine sans pour autant abdiquer son statut de star. Sa différence d'âge avec Louis Garrel n'est pas traitée par le scénario, mais elle produit un bel effet romanesque. Quand cette ­Bellucci à la sensualité lasse danse des ­minutes entières avec un inconnu dans une boîte de nuit romaine, un nuage de ­volupté mélancolique s'élève, au-dessus du film et au-delà des mots. — Louis Guichard