GANGSTER QUAD, Ruben Fleischer 2012, Josh Brolin, Ryan Gosling (thriller)@@
Le parrain de la mafia, Mickey Cohen, dirige Los Angeles et obtient tout ce qu'il veut grâce à la protection de ses hommes de mains, mais aussi de la police et des hommes politiques sous sa coupe. Seuls deux sergents du LAPD, John O'Mara et Jerry Wooters, font tout pour réduire son emprise à néant.
TELERAMA
L'été dernier, après la tuerie dans le multiplexe d'Aurora qui projetait le nouveau Batman, la bande-annonce de ce Gangster Squad était vite retirée des salles : on y voyait une tuerie dans un cinéma du Chinatown de Los Angeles, en 1950. La scène a été supprimée, retournée et remplacée par l'explosion d'un camion piégé... Mais on sent toujours, dans ce film de gangsters qui rappelle L.A. Confidential (1997) ou Les Incorruptibles (1987), une envie de rendre la violence plus frappante, pour construire un personnage d'ennemi public vraiment dangereux, effrayant. Il s'appelle Mickey Cohen, il a acheté la police et les juges, tué ceux qu'il ne pouvait corrompre. Los Angeles lui appartient et il veut faire de l'Amérique son empire...
C'est donc vraiment un scénario à la Batman qui se joue : face au pouvoir du Mal absolu, des justiciers d'un nouveau genre doivent intervenir, des flics avec permis de tuer comme des gangsters... Pas sûr que tout ça reflète l'histoire du véritable Mickey Cohen, joué ici par Sean Penn, avec une volonté de profondeur et d'authenticité inutile. Car le réalisateur, lui, joue plutôt sur les effets de séduction immédiate et sur le glamour du cinéma de studio, assorti aux décors rétro. La brutalité de la guerre contre le crime se coule ainsi dans des atmosphères soignées et un casting de séducteurs au milieu desquels papillonne une vamp. C'est plaisant, mais finalement presque naïf. Ce que le discours final sur les bienfaits de la loi ne cache plus du tout.
À Los Angeles, en 1950, la folie sanglante et la soif de pouvoir du gangster Mickey Cohen obligent la police à créer un gang de flics aux méthodes de justiciers voyous. Joli, plaisant, mais un peu naïf aussi.