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EARTH QUAKE BIRD, Wash Westmoreland 2019, Alicia Vikander, Naoki Kobayashi (thriller)@
Dans les années 80, à Tokyo, une étrange expatriée est soupçonnée d'avoir tué son amie, disparue à la suite d'un triangle amoureux entre elles et un photographe local.

TELERAMA
Vous êtes tokyophile, vous n’êtes pas insensible au charme d’Alicia Vikander et vous aimez les histoires à dormir debout, mêlant amour romantique, sexe et crime ? Il y a des chances que L’Oiseau-tempête vous retienne dans ses noirs filets. Le film est adapté d’un roman de l’écrivaine britannique Susanna Jones intitulé L’Oiseau-séisme (la modification du titre original est d’autant plus bêta que ledit volatile est mentionné, son trille particulier survenant aussitôt après le tremblement de terre). L’action se situe en 1989. Lucy, une jeune Suédoise expatriée à Tokyo depuis cinq ans, est interrogée par la police au sujet de la disparition d’une amie proche, Lily. Ses réponses sont évasives, laissant soupçonner quelque chose. La police accentue la pression. Lucy se met alors à raconter comment elle a rencontré en pleine rue un photographe, aussi énigmatique qu’attirant, qui travaille la nuit dans un petit resto de ramen…

Construit à partir de flash-back, le film reconstitue peu à peu la singulière passion de Lucy pour son beau Japonais. Une relation d’abord harmonieuse, mais de plus en plus compliquée et perverse à mesure qu’elle tend vers le triangle amoureux, avec l’amie Lily (Riley Keough, faux air de Drew Barrymore). Divers épisodes dramatiques laissent à penser que Lucy provoque des catastrophes. Est-elle schizophrène ? A-t-elle des hallucinations ? Est-elle la victime ou la meurtrière ? Autant de questions qui se bousculent dans ce thriller tarabiscoté, mix de roman-photo à l’eau de rose et de fantasmagorie un poil sadique. Le film reste un peu trop lisse, mais on se laisse prendre au piège. Derrière la caméra, on retrouve Wash Westmoreland, qui a coréalisé plusieurs films (dont Echo Park, L.A.) avec son compagnon, Richard Glatzer, avant le décès de ce dernier, en 2015. En solo, il a depuis réalisé Colette, qui souffrait des mêmes défauts que cet Oiseau-tempête, mais aussi du même atout, à savoir offrir un écrin pour que brille l’actrice principale.

Saluons ainsi la prestation d’Alicia Vikander. Celle qui joua Lara Croft et qui ne cesse de promettre sans jamais avoir trouvé un rôle vraiment marquant est très bien dans son rôle ambigu, mi-jeune ingénue, mi-femme fatale. On ne saurait lui donner un âge. 18 ans ? 25 ? 30 ? Timide et impérieuse, elle donne de l’étoffe à son personnage d’expatriée, sachant parler le japonais. La voir ainsi, à la fois décalée et attachée au pays du Soleil-Levant, contribue au plaisir.