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18 job 39
Connais-tu le temps où les chèvres sauvages font leurs petits ? As-tu observé les biches quand elles mettent bas ?
As-tu compté les mois de leur portée, et connais-tu l’époque de leur délivrance ?
Elles se mettent à genoux, déposent leurs petits, et sont quittes de leurs douleurs.
Leurs faons se fortifient et grandissent dans les champs ; ils s’en vont, et ne reviennent plus.
Qui a lâché l’onagre en liberté, qui a brisé les liens de l’âne sauvage,
à qui j’ai donné le désert pour maison, pour demeure la plaine salée ?
Il méprise le tumulte des villes, il n’entend pas les cris d’un maître.
Il parcourt les montagnes pour trouver sa pâture, il y poursuit les moindres traces de verdure.
Le buffle voudra-t-il te servir, ou bien passera-t-il la nuit dans son étable ?
L’attacheras-tu avec une corde au sillon, ou bien hersera-t-il derrière toi dans les vallées ?
Te fieras-tu à lui parce qu’il est très fort, lui laisseras-tu faire tes travaux ?
Compteras-tu sur lui pour rentrer ta moisson, pour recueillir le blé dans ton aire ?
L’aile de l’autruche bat joyeusement ; elle n’a ni l’aile pieuse ni le plumage de la cigogne.
Elle abandonne ses œufs à la terre, et les laisse chauffer sur le sable.
Elle oublie que le pied peut les fouler, la bête des champs les écraser.
Elle est dure pour ses petits, comme s’ils n’étaient pas siens ; que son travail soit vain, elle ne s’en inquiète pas.
Car Dieu lui a refusé la sagesse, et ne lui a pas départi l’intelligence.
Mais quand elle se bat les flancs et prend son essor, elle se rit du cheval et du cavalier.
Est-ce toi qui donnes au cheval la vigueur, qui revêts son cou d’une crinière flottante,
qui le fais bondir comme la sauterelle ? Son fier hennissement répand la terreur.
Il creuse du pied la terre, il est fier de sa force, il s’élance au-devant du combat.
Il se rit de la peur ; rien ne l’effraie ; il ne recule pas devant l’épée.
Sur lui résonne le carquois, la lance étincelante et le javelot.
Il frémit, il s’agit, il dévore le sol ; il ne se contient plus quand la trompette sonne.
Au bruit de la trompette, il dit : « Allons ! » De loin il flaire la bataille, la voix tonnante des chefs et les cris des guerriers.
Est-ce par ta sagesse que l’épervier prend son vol et déploie ses ailes vers le midi ?
Est-ce à ton ordre que l’aigle s’élève, et fait son nid sur les hauteurs ?
Il habite les rochers, il fixe sa demeure dans les dents de la pierre, sur les sommets.
De là, il guette sa proie, son regard perce au loin.
Ses petits s’abreuvent de sang ; partout où il y a des cadavres, on le trouve.