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EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE, Daniel Scheinert et Daniel Kwan 2022, Michelle Yeoh, Ke Huy Quan (science fiction)@@
Evelyn Wang tient une laverie avec son mari, Waymond qui veut divorcer. Evelyn est à bout. C'est alors qu'elle fait la connaissance d'Alpha Waymond. Ce dernier est une version alternative de Waymond. Il lui explique que de nombreux univers parallèles existent, car chaque choix fait engendre la création d'un nouvel univers. Les habitants de l'Alphaverse ont ainsi développé une technologie permettant d'accéder aux compétences, aux souvenirs et au corps de leurs homologues de l'univers parallèle.

TELERAMA
Michelle Yeoh appelée à sauver le “multivers” dans un clip géant tout en science-fiction fantastique. Cet ovni a été le grand vainqueur des Oscars 2023.
Il y a réellement « tout, partout, tout à la fois » (titre québécois du film) dans Everything, Everywhere, All at Once : un empilement jubilatoire d’idées, d’univers, de références (Eternal Sunshine, Matrix, Paprika, Rick & Morty…). Propriétaire d’une laverie automatique, Evelyn, immigrée quinquagénaire chinoise, surnage dans sa vie monotone. Tout bascule quand une version améliorée de son mari, venue d’un autre monde, l’embarque pour sauver le « multivers ». S’ensuit une débauche de burlesque grivois et de science-fiction qui fut le succès surprise – au rayon indépendant – du box-office américain cette année, prouvant que l’avenir du cinéma ne se limite pas aux superhéros, et qu’un tel délire visuel et narratif peut aussi trouver son public. Rebattue dans les blockbusters actuels, la théorie des univers multiples n’a peut-être jamais été mieux exploitée qu’ici.

Les scènes d’action chorégraphiées empruntent aux films de kung-fu qui ont révélé Michelle Yeoh. Vingt-deux ans après Tigre et Dragon, l’actrice chinoise retrouve ainsi un rôle majeur. Dans son incessante frénésie, le film lui permet de déployer la palette de ses talents, des cascades à la comédie, en passant par le mélo. Et les seconds rôles en or offerts à Jamie Lee Curtis, méconnaissable, et Ke Huy Quan, perdu de vue depuis Les Goonies, confirment la belle forme d’un casting majoritairement mature.

Malgré ces qualités indéniables, Everything… peine à se départir de son allure de clip géant. Les réalisateurs, Dan Kwan et Daniel Scheinert, ont signé les vidéos musicales les plus folles de la dernière décennie, dont ils recyclent quelques fulgurances. Michel Gondry, une de leurs influences revendiquées, l’avait fait avant eux. Mais chez l’ex-roi des clippeurs, passé aux longs métrages oniriques, c’est l’univers visuel qui sert la narration et non l’inverse…