Le Pérugin, Pietro Vannucci, dit (vers 1450-1523) Vers 1500, huile sur bois, 44 x 34 cm Rome, Galleria Borghese Soprintendenza speciale per il patrimonio storico, artistico ed etnoantropologico e per il polo museale della citta’ di Roma Épris de sujets religieux, Le Pérugin affectionne particulièrement le thème des Vierges à l’enfant, auquel il restera attaché toute sa carrière. Ce sujet stimule la créativité des sculpteurs comme des peintres, d’autant que le succès de leurs innovations contribue à alimenter leur carnet de commandes. Ces nombreuses variations sur un même thème expliquent la qualité parfois inférieure de certaines œuvres, pour lesquelles les peintres n’hésitent pas à remployer des dessins. Ce n’est pas pour simplifier la tâche des spécialistes, lorsqu’ils tentent de clarifier l’attribution d’une oeuvre…
Si une légère faiblesse d’ensemble pourrait conduire à exclure ce panneau du catalogue du Pérugin, la délicatesse chromatique qui caractérise le paysage à l’arrière-plan corrobore néanmoins son attribution. Désormais fidèle à l’arrière-plan paysager, le peintre s’efforce d’atteindre une harmonie entre le paysage et les figures principales, en diffusant, sur l’ensemble de la composition, une lumière pure et dorée.
Le Pérugin supprime les détails superflus pour mettre en valeur le lien de tendresse qui unit la Vierge et l’Enfant. Afin d’insister sur la nature humaine de cette relation, Le Pérugin met au point le geste de l’Enfant tirant sur la robe de sa mère, un motif que l’on retrouvera chez Raphaël.
Nettement détaché sur le ciel dégagé, le visage de la Madone frappe par la délicatesse mélancolique de ses traits. Cette douceur, caractéristique de son art, fera la renommée du Pérugin, même s’il se verra par la suite parfois reprocher cette langueur, que certains ont confondue avec de la mièvrerie.