En quelque dix années d'activité, ce fils de modestes agriculteurs a conquis une place éminente sur la scène artistique française et internationale, même si elle fut contestée parfois.
Celui qu'Emile Zola considérait en 1879 comme le "petit-fils de Courbet et de Millet" et comme l'un des ténors du naturalisme, reçu une formation académique dans l'atelier d'Alexandre Cabanel. Après deux échecs, en 1875 et 1876, au concours pour le prix de Rome, Bastien-Lepage a su construire un oeuvre original. Il a su regarder du côté des réalistes, ses aînés, mais aussi du côté de ses contemporains, défenseurs de la nouvelle peinture, à laquelle il emprunte les tons clairs et la touche vibrante.
Bastien-Lepage consacre principalement sa courte existence à deux types de sujets : les portraits d'abord, qui lui valurent une clientèle fidèle parmi les artistes -de Sarah Bernhardt à Coquelin aîné- et au sein de la bourgeoisie républicaine -de Simon Hayem à Léon Gambetta-, et les sujets paysans ensuite, qu'il brosse souvent sur les lieux de son enfance, séduisant le public du Salon avec Les Foins (1877, musée d'Orsay), Saison d'octobre (1878, Melbourne, National Gallery of Victoria), jusqu'au Père Jacques (1881, Milwaukee Art Center) et à L'Amour au village (1882, Moscou, musée Pouchkine).
Saison d'octobre, récolte des pommes de terre 1879
Huile sur toile, 181 x 199 Melbourne (Australie), National Gallery of Victoria, Legs Felton