VEUILLEZ NOUS EXCUSER pour la gene occasionnee, Olivier Van Hoofstadt 2023, Artus, Elsa Zyberstein (comique)@
Sébastien, contrôleur de train consciencieux et professionnel, rêve d'être muté dans le sud de la France. Pour valider sa mutation, il doit effectuer un dernier trajet de routine sous la supervision de Madeleine, une inspectrice qui ne va pas le lâcher. C'est là que tout déraille : entre un conducteur qui pense conduire un avion de chasse, un collègue très jaloux et des passagers tous plus dingues les uns que les autres, ce qui devait être une formalité va devenir le pire voyage de sa vie.
TELERAMA
Le dernier film d’Olivier van Hoofstadt nous embarque dans un voyage en train chaotique. Malgré quelques surprises, une accumulation de situations comiques mal exploitées et expédiées, plutôt embarrassantes.
Un Bullet Train chez les Belges ? C’est peut-être ce qu’a visé le réalisateur de Dikkenek avec cette comédie dont l’action se joue sur les rails, entre Anvers et Arras. Quelle que soit sa cible, Olivier van Hoofstadt n’a pas mis dans le mille : son film est plutôt un boulet, en train. Mais pour qui s’attendait à un divertissement propret à la française, Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée réserve quelques surprises mineures et sympathiques, le titre ne faisant pas seulement référence à une formule bien connue des voyageurs, mais aussi à l’embarras que peut occasionner ici un humour volontairement déplacé.
Avec un contrôleur (Artus) flanqué d’une inspectrice chargée de son évaluation (Elsa Zylberstein), le scénario est vite composté : dans chaque voiture, un nouveau lot de zinzins entre en scène, pendant qu’un conducteur autiste fait chauffer la loco, aiguillonné par un cheminot en échec qui a décidé de se venger de la SNTF – la SNCF n’étant jamais mentionnée, par prudence et par politesse. Ici, tout le monde déraille et les blagues, volontiers sales, sont surtout bruyantes. Car, à bord d’un train, c’est bien connu, la discrétion sonore s’impose et il s’agit donc de tout faire pour qu’elle explose. Avec l’aide d’un groupe de trisomiques fans de Johnny Hallyday, par exemple. Et le soutien du contrôleur lui-même, qui hurle en traversant le wagon : « Bouffez tout ce que vous voulez, des trucs qui puent dans le train, je m’en fous ! »
Fourre-tout d’idées
On savoure ce parfum de vécu, mais le registre du délire fonctionne plutôt sur un grand fourre-tout d’idées, souvent expédiées sans souci d’efficacité, comme ces coups d’œil sur une maman qui installe une barre verticale au milieu du couloir pour que sa fille puisse faire de la pole dance. Au milieu du chaos, qui se révèle plus drôle à raconter qu’à suivre, le film s’égare et s’éparpille tellement que même sa réussite ne semble plus le but du voyage. Il s’agit plutôt de sauver ce qu’on peut. L’apparition de l’actrice Marie Lanchas, géniale manager de la pub Free-Reef, est un des moments vraiment réjouissants : elle joue ici une femme enceinte qui va accoucher en urgence grâce à l’aide d’un vétérinaire (évidemment). Au premier plan, Artus fait un beau boulot pour rester dans une tonalité comique malgré tout presque classique, tandis qu’Elsa Zylberstein, dont les qualités n’étonnent plus, n’hésite pas à prendre des virages un peu hystériques et artificiels. Ce dont son personnage semble s’excuser en nous laissant sur cette dernière réplique : « J’ai été un peu connasse parfois, mais c’était mon job. »