aznavour (charles) - comme ils disent (chanson fr)
Je suis un "homme oh"
comme ils disent.
Comme ils disent est une chanson écrite, composée et interprétée par Charles Aznavour, parue sur l'album Idiote je t'aime, puis en single en 1972.
Écrite par Aznavour, Comme ils disent aborde le thème de l'homosexualité et le tabou qu'elle y entraîne, dans le début des années 1970 post-mai 68. Si les quelques chansons de l'époque décrivaient le thème de l'homosexualité de façon frivole et moqueuse, Charles Aznavour est le premier à décrire l'histoire d'un homme « vivant seul avec maman » sans détours, ni sarcasme. Un double sens au troisième couplet traiterait presque du portrait d'un vieux garçon, puis vient : « Mais mon vrai métier, c'est la nuit / Que je l'exerce en travesti : je suis artiste ».
Aznavour se souvient de la première fois qu'il avait interprété Comme ils disent devant un cercle d'amis homosexuels :
« Ça a jeté un froid. Puis on m'a demandé qui allait chanter ça. J'ai répondu : « moi ». Nouveau silence. Puis quelqu'un s'est inquiété de savoir si je ferais une annonce. Vous m'imaginez annonçant sur scène que je vais me mettre à la place d'un homosexuel, alors que je ne le suis pas ? Il n'était pas question de reculer ! » Charles Aznavour.
Pour son texte, Aznavour s'est inspiré de son chauffeur, secrétaire et ami décorateur, Androuchka2.
Parmi ses chansons, Comme ils disent obtient un triomphe. Peu après paraît le 45 tours qui connaît également le succès . Sur la pochette, le chanteur pose en tenue noire, visage baissé.
J'habite seul avec maman
Dans un très vieil appartement rue Sarasate
J'ai pour me tenir compagnie
Une tortue deux canaris et une chatte.
Pour laisser maman reposer
Très souvent je fais le marché et la cuisine
Je range, je lave et j'essuie,
A l'occasion je pique aussi à la machine.
Le travail ne me fait pas peur
Je suis un peu décorateur un peu styliste
Mais mon vrai métier c'est la nuit.
Que je l'exerce travesti, je suis artiste.
Jai un numéro très spécial
Qui finit en nu intégral après strip-tease,
Et dans la salle je vois que
Les mâles n'en croient pas leurs yeux.
Je suis un homo comme ils disent.
Vers les trois heures du matin
On va manger entre copains de tous les sexes
Dans un quelconque bar-tabac
Et là on s'en donne à cœur joie et sans complexe
On déballe des vérités
Sur des gens qu'on a dans le nez, on les lapide.
Mais on le fait avec humour
Enrobés dans des calembours mouillés d'acide
On rencontre des attardés
Qui pour épater leurs tablées marchent et ondulent
Singeant ce qu'ils croient être nous
Et se couvrent, les pauvres fous, de ridicule
Ça gesticule et parle fort.
Ça joue les divas, les ténors de la bêtise.
Moi les lazzi, les quolibets
Me laissent froid puisque c'est vrai.
Je suis un homo comme ils disent.
A l'heure où naît un jour nouveau
Je rentre retrouver mon lot de solitude.
J'ôte mes cils et mes cheveux
Comme un pauvre clown malheureux de lassitude.
Je me couche mais je ne dors pas
Je pense à mes amours sans joie si dérisoires.
A ce garçon beau comme un Dieu
Qui sans rien faire a mis le feu à ma mémoire.
Ma bouche n'osera jamais
Lui avouer mon doux secret mon tendre drame
Car l'objet de tous mes tourments
Passe le plus clair de son temps au lit des femmes
Nul n'a le droit en vérité
De me blâmer de me juger et je précise
Que c'est bien la nature qui
Est seule responsable si
Je suis un "homme oh" comme ils disent.
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Paroliers : Charles Aznavour