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@charlotte delbo
Elle écrit une œuvre faite de récits, de pièces de théâtre et de poèmes, essentiellement autour de la déportation. Ses livres figurent parmi les plus forts sur ce sujet, aux côtés des œuvres de Primo Levi, Robert Antelme, Elie Wiesel, Imre Kertész et Jorge Semprún.
Charlotte Delbo née le 10 août 1913 à Vigneux-sur-Seine et morte le 1er mars 1985 à Paris, est une femme de lettres française et une résistante qui a vécu la déportation.
Aînée de quatre enfants, Charlotte Delbo est la fille d'un chef monteur-riveteur, issu d'un milieu modeste.
Elle adhère en 1932 aux Jeunesses communistes puis rencontre en 1934 le militant communiste Georges Dudach (agent partiellement formé à Moscou, il sera notamment chargé d'entretenir les liens avec Louis Aragon et Elsa Triolet, réfugiés en zone libre, à Nice, pendant la Seconde guerre mondiale1), qu'elle épouse2.
Ayant une formation de secrétaire, elle devient en 1937 l’assistante de Louis Jouvet au théâtre de l'Athénée. Elle part avec la troupe en Amérique latine en mai 1941 pour une tournée sous l'égide du gouvernement de Vichy. Mais quand elle apprend en septembre 1941 la mort sous la guillotine de Jacques Woog, un jeune architecte de leurs amis, elle décide de rejoindre son mari en France et entre dans la Résistance clandestine2.
Ils font partie du « groupe Politzer », chargé de la publication des Lettres françaises dont Jacques Decour était rédacteur en chef. Georges Politzer, le philosophe communiste qui avait donné son nom à ce groupe, est fusillé en mai. Charlotte et son mari sont arrêtés le 2 mars 1942 par les Brigades spéciales. Il sera fusillé au fort du Mont-Valérien3, le 23 mai 1942, à l'âge de 28 ans.
D’abord incarcérée à la prison de la Santé, à Paris, puis transférée au fort de Romainville pendant un an, elle est passée par le camp de Compiègne pour être immédiatement déportée ensuite à Auschwitz, par le convoi du 24 janvier 1943 (à l'instar de celui du 6 juillet 1942), un convoi de 230 femmes dont elle racontera le destin, après la guerre3. Elle est l’une des 49 femmes rescapées de ce convoi et portera, le reste de sa vie, le numéro 31661 tatoué sur le bras. Envoyée à Ravensbrück parmi un petit groupe de huit, le 7 janvier 1944. Libérée par la Croix-Rouge le 23 avril 1945, elle est rapatriée en France le 23 juin 1945 en passant par la Suède.
Après la guerre, elle travaille de nouveau avec Louis Jouvet de septembre 1945 à avril 1947, puis pour l’ONU puis, à partir de 1961, au CNRS, avec le philosophe Henri Lefebvre qui avait travaillé avec Georges Politzer avant guerre.