ECHAPPEMENT LIBRE, Jean Becker 1964, Jean-Paul Belmondo, Jean Seberg (thriller)@@
Un journaliste et sa nouvelle complice détournent la cargaison d'or qu'ils convoyaient pour le compte de trafiquants.
TELERAMA
Belmondo poursuivi, Seberg qui le balance, une virée en bagnole : Jean Becker essaierait-il de nous refaire le coup d’À bout de souffle ? Une voiture en or camouflée, une traversée d’Italie avec un « cave » inconscient du danger : il n’y aurait pas comme un petit goût du Corniaud (sorti la même année) ? Jean Becker n’a hélas ni le talent de Godard ni l’humour d’Oury… Son adaptation d’un polar américain manque de souffle et Jean Seberg semble s’ennuyer. Pourtant, un petit charme apparaît quand, dans un bar, elle drague enfin Belmondo avec qui elle doit convoyer la voiture jusqu’au Liban. C’était avant le conflit de 1975 et le film nous donne une vision paisible du pays, où les sites archéologiques attiraient les touristes. On visite également Athènes, Rome, Milan et, en passant, on rencontre un tout jeune Jean-Pierre Marielle, à qui le costume de grand bourgeois italien sied comme un gant.
Belmondo commence à faire du Bébel quand le réalisateur oublie de le diriger, mais il est inénarrable dans son imitation fugace de Michel Simon. Enfin, on peut aussi s’amuser à penser que Jean Becker offre à Jean Seberg une revanche : ici elle sauvera in extremis son amant et sa réplique finale, « Ça me plaît ! », prononcée avec un petit sourire narquois, sonne comme un écho positif au tragique « C’est quoi dégueulasse ? » d’À bout de souffle.