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LE GRAND ALIBI, Pascal Bonitzer 2007, Miou-Miou, Lambert Wilson, Pierre Arditi (thriller d apres Agatha Christie)@@
Dans la demeure cossue d’un notable de province, le sénateur Henri Pages, la maîtresse de maison reçoit des convives pour le week-end. Pierre, médecin brillant et coureur impénitent, est venu accompagné de son épouse effacée ; il se retrouve sous le même toit qu’Esther, son amante. Il y a là également Philippe, écrivain alcoolique, et Marthe, une amie de la famille. Une invitée de dernière minute sème le trouble dans la maisonnée : il s’agit de Lea, une actrice italienne qui a eu une liaison passionnée avec Pierre.

Le soir même, Pierre et Lea font l’amour, mais le lendemain il lui annonce son intention de ne pas prolonger leurs retrouvailles. L’après-midi, alors que Pierre vient de se baigner dans la piscine, un coup de feu retentit. Il est retrouvé agonisant au bord du bassin, sa femme Claire auprès de lui, hébétée, une arme à la main.

Claire est immédiatement soupçonnée, mais est-elle réellement coupable ? Les apparences peuvent être trompeuses, d’autant que d’autres qu’elle avaient des raisons de le tuer.

TELERAMA
Adapté d’un roman mineur de la reine du polar, ce film est un Cluedo bobo non dénué de charme et peuplé d’acteurs en verve, dont Miou-Miou, Valeria Bruni Tedeschi et Lambert Wilson.

Whodunit est l’expression anglo-saxonne pour ce genre de suspense criminel. Littéralement : « Qui l’a fait ? » On pourrait l’appliquer au film lui-même. Qui signe cette tragi-comédie policière chorale au style modeste ? Pascal Thomas, sur la lancée de ses adaptations d’Agatha Christie, comme Mon petit doigt m’a dit ? Perdu, il s’agit de Pascal Bonitzer, grand scénariste (pour Rivette, Téchiné), auteur de plusieurs films cruels jamais loin de l’autoportrait, comme Rien sur Robert ou Cherchez Hortense.

Cela élucidé, Le Grand Alibi n’est pas sans un petit charme, dans sa catégorie de Cluedo bobo, option maison de campagne et jardinage. Outre Lambert Wilson, en ponte de la psychiatrie et bourreau des cœurs, la troupe témoigne d’un solide sens de la composition florale, des boutons de rose (Céline Sallette, Agathe Bonitzer) aux tulipe et pivoine en fleurs (Valeria Bruni Tedeschi, Anne Consigny), du lierre persistant (Pierre Arditi) au cactus sauvage (Mathieu Demy). Une actrice se détache du lot : Miou-Miou, savoureuse en maîtresse de maison discrètement malveillante. Quant à l’intrigue elle-même, issue, donc, d’un Agatha Christie assez peu prisé, Le Vallon, elle fait la blague. Au bout du compte, encore un polar dont la résolution rappelle le coup de théâtre final de L’Invraisemblable Vérité, de Fritz Lang. Pourtant, c’est à Hitchcock que Pascal Bonitzer a emprunté son titre, justifiant cette audace par le fait que Le Grand Alibi (1950) est loin d’être un chef-d’œuvre…