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LA PART DES ANGES, Ken Loach 2012, Paul Brannigan, John Henshaw (societa)@@@
Écossais, tout juste 20 ans et un casier judiciaire déjà bien chargé, Robbie passe de nouveau devant le tribunal pour une bagarre de plus. Comme il va être père, le juge lui accorde la clémence et le condamne à des travaux d'intérêt général ainsi que trois losers de première catégorie.

TELERAMA
Visage balafré, jogging flottant, l’Écossais Robbie pourrait être le frère des héros nerveux et marginaux de Riff-Raff. Une copine enceinte, pas de boulot, une tendance à la bagarre : ça part mal. Dans un accès de violence, Robbie a agressé un inconnu. Le début, au tribunal, suggère un drame social, dur, poignant, comme ceux auxquels Loach nous a habitués. Pourtant, dès que Robbie est condamné — à des travaux d’intérêt général —, le film s’attache à son sauvetage. La rédemption prend un chemin inattendu : celui de la comédie. Grâce à son superviseur, amateur de pur malt, le voyou se ­découvre un talent de goûteur. Un avenir. Tournée des distilleries, dégustation… et illumination. Avec ses compagnons de peine, un ahuri, une kleptomane et un rustre, il bricole une arnaque…
Ken Loach rêve d’une revanche des pauvres mais évite tout sermon. Rien, dans cette équipée de branquignols, n’est pris trop au sérieux. Le naturel des acteurs rappelle l’ambiance des comédies italiennes des années 1950. Cette drôle de « cambriole pour les nuls », c’est presque une version en kilt du Pigeon, de Mario Monicelli. À une (énorme) différence près : les antihéros de jadis restaient dans leur mouise. Ceux d’aujourd’hui font flamber la fatalité sociale au whisky.