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SAYONARA, Joshua Logan 1957, Marlon Brando (saga)
Pendant la guerre de Corée, il était interdit aux Américains en poste au Japon de se marier avec des Japonaises. Le film relate l'histoire de deux de ces amours interdits.

TELERAMA
Amours (très) contrariées dans le Japon d’après-guerre, sous occupation américaine. Récemment muté à Kobe, Lloyd Gruver, pilote de chasse promis à un beau mariage avec la fille de son colonel, ne comprend pas la passion de l’un de ses subordonnés pour une jeune japonaise… Jusqu’à ce qu’il s’éprenne lui-même de Hana-Ogi, vedette d’un spectacle de danse traditionnelle. Or, même si l'armée de l’Oncle Sam n’interdit pas les mariages mixtes, elle fait alors tout pour les réprimer, y compris en privant ses soldats du droit de ramener leurs épouses nippones aux États-Unis.

Oui, mais Lloyd, c’est Marlon Brando. Qui oserait l’empêcher de traîner en kimono ou de hanter d’interminables scènes de dépliant touristique poussiéreux avec sa dulcinée du bout du monde ? Certainement pas Joshua Logan, le réalisateur de ce mélo aussi généreux dans son propos antiraciste qu’incroyablement maladroit et mièvre dans sa forme — malgré quatre (inexplicables) Oscars en 1958. Il est presque savoureux d’observer, dans cette curiosité défraîchie, à quel point un film censé dénoncer les préjugés ne cesse d’en accumuler les imageries exotiques, ne montrant de la culture japonaise qu’une série de vignettes artificielles et paresseuses (au point de confier le rôle d’un acteur de kabuki à… un Américano-Mexicain, Ricardo Montalban). Le géant Brando s’ennuie ferme, à l’étroit dans son uniforme d’amoureux transi. Heureusement qu’il peut siroter du saké en peignoir. Et que l’autre « couple maudit » de l’histoire (interprété par Red Buttons et Miyoshi Umeki) offre un exemple plus touchant et — un brin — plus crédible des ravages de la discrimination.