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REMORQUES, Jean Gremillon 1941, Jean Gabin, Michele Morgan
Intense et émouvant, ce drame consacre le couple Gabin-Morgan, après LE QUAI DES BRUMES de Marcel Carné. Les deux films bénéficient des dialogues signés Jacques Prévert. Réalisé pendant la Seconde Guerre mondiale, son tournage fut retardé à plusieurs reprises, notamment à cause de la mobilisation de Jean Grémillon et de Jean Gabin.

TELERAMA
Marin dans l'âme, Grémillon chérissait la mer, qu'il avait déjà célébrée dans Gardiens de phare. Remorques, situé à la pointe de la Bretagne, du côté de Crozon, fut un film compliqué à faire : scénario remanié, tournage interrompu à cause de la guerre, etc. Il tangue un peu comme un rafiot. On y retrouve néanmoins ce lyrisme sobre qu'on aime tant. Au fond, Remorques est l'envers de Quai des brumes, auquel on pense forcément : point de « réalisme poétique » ici, plutôt une poésie réaliste, sans effets ni chichis. Grémillon vient du documentaire et a toujours gardé ce souci de vérité. L'amour, le métier, l'amour du métier sont une fois encore le moteur de son cinéma très pionnier d'un point de vue social.
André (Jean Gabin) se dévoue corps et âme au bateau, sans voir que sa femme, Yvonne (Madeleine Renaud), se meurt. Elle essaie de l'alerter, mais leurs échanges passionnés tournent à la dispute. André, capitaine héroïque qui secourt les autres avec son remorqueur, faillit en tant que mari — doublement, puisqu'il s'éprend d'une belle de passage (Michèle Morgan). Les couples Gabin-Renaud et Gabin-Morgan fonctionnent à merveille, et la mer, déchaînée ou indolente, défend avec panache son rôle de troisième amante. Grémillon est bien le cinéaste féminin sinon féministe du cinéma français. — Jacques Morice