NOUS FINIRONS ENSEMBLE, Guillaume Canet 2019, François Cluzet, Marion Cotillard@
Préoccupé, Max est parti dans sa maison au bord de la mer pour se ressourcer. Sa bande d'amis, qu'il n'a pas vue depuis plus de trois ans débarque par surprise pour lui fêter son anniversaire. La surprise est entière mais l'accueil l'est beaucoup moins. Max s'enfonce alors dans une comédie du bonheur qui sonne faux, et qui met le groupe dans des situations pour le moins inattendues. Les enfants ont grandi, d'autres sont nés, les parents n'ont plus les mêmes priorités.
TELERAMA
Neuf ans après, Guillaume Canet réunit sa troupe des “Petits Mouchoirs”. Mais rien ne justifie cette suite.
Comme acteur, Guillaume Canet était, l’an dernier, au meilleur de lui-même dans Doubles Vies, d’Olivier Assayas. Et parmi ses réalisations, son précédent film, Rock’n’roll, autofiction burlesque sur la peur de vieillir, était le plus réussi. Mais cette suite à cran des Petits Mouchoirs tombe méchamment à plat. L’enjeu principal en est la vente de la confortable villa du Cap-Ferret par son propriétaire, François Cluzet, dont les affaires connaissent une mauvaise passe. Pourtant, l’action se tiendra dans une demeure encore plus luxueuse. Et, malgré les « soucis d’argent », plusieurs personnages auront droit à un saut en parachute.
Les déboires de nanti de son héros, Guillaume Canet ne sait pas s’il doit en rire ou en pleurer, ni François Cluzet comment les jouer. En revanche, quand Gilles Lellouche, le plus riche de la bande, insulte et humilie la nounou pointilleuse de son enfant — alors renvoyée du film —, le cinéaste semble se tenir résolument du côté du dominant, lui laissant tout le temps l’avantage. Par ailleurs, la troupe paraît embarrassée par la succession de sketchs sans charme autour du couple, de la paternité, du divorce ou du temps qui passe — Laurent Lafitte, seul, se tire d’affaire, en endossant explicitement le ridicule qui guette. Et malgré la noirceur affichée ici ou là, le fond se veut finalement chaleureux, jusqu’au lénifiant. Or cet horizon de bons sentiments inspire encore moins les acteurs et l’auteur que l’agressivité du début. Nous finirons ensemble, mais dans quel état ?