ses aquarelles vives et glacis pastel répètent indéfiniment le charme ambigu et hallucinant de « princesses » et de bêtes féériques, de fleurs et d'adolescents à la pâleur irréelle, saisis dans l'instant d'une pose dansante par leurs regards muets comme ceux d'un masque.
Disciple de Matisse, Derain, Picasso et Braque et l'égérie d'Apollinaire, Marie Laurencin a fait de son style un dépassement indémodable tant du fauvisme que du cubisme et de sa vie une œuvre emblématique autant d'une révolution artistique que de la libération de la femme.
Marie Laurencin, née le 31 octobre 1883 63 rue de Chabrol à Paris 10e, et morte le 8 juin 1956 à son domicile dans le 7e arrondissement de Paris, est un peintre figuratif, portraitiste, illustrateur et graveur français. Épistolière à la fantaisie déconcertante, elle a également composé de nombreux poèmes en vers libres, indissociables, dans le cours de son processsus de création, de l'expression picturale des scènes fantasmatiques qu'elle représente.
Si sa gloire internationale de l'entre deux guerres a été ternie durant l'Occupation par des mondanités déplacées, et si la critique, obnubilée par son expression féminine d'un désir qui renvoie à l'enfance, ne l'exonère pas d'une sensibilité d'apparence facile sans nette évolution, sa vie comme sa peinture fascinent à nouveau depuis qu'elle a été évoquée par une chanson populaire de Joe Dassin.