potter - Young Bull. 1647. Oil on canvas. 236 x 339 cm. Mauritshuis, The Hague, Netherlands
La peinture néerlandaise du XVIIème siècle aime représenter le milieu agricole, ses paysages et son monde animalier. Témoin de son temps, Paulus Potter, peintre né à Enkhuysen, apporte sa touche personnelle à des tableaux qui retracent le quotidien d’une Hollande qui veut renvoyer une image paisible de la paysannerie. Potter gomme – en partie – sur ses œuvres la vie très dure de ces gens du peuple. Ainsi, sa toile peinte en 1647, Jeune taureau où les animaux se côtoient dans un environnement calme, sous l’œil apaisé du berger… Potter, sorte de sociologue de la toile, observe, décrypte, traduit, témoigne. Toutefois, si ses représentations se veulent positives au premier plan, au loin, les nuages s’amoncellent, le ciel se charge, menaçant. L’artiste garde donc tout de même une certaine vigilance quant à ce qu’il restitue. Il ne triche pas vraiment avec la réalité, il maîtrise sa liberté d’Homme de bonne volonté. En 1649, Paulus Potter est accueilli à La Haye chez son ami Jan Van Goyen. Ce peintre lui insuffle une énergie, une force que l’on retrouve notamment dans Chevaux à la porte d’une chaumière – 1649, ou encore Vache qui pisse (!) – 1649. Malgré cette libération d’une personnalité qui s’affirme de plus en plus, Potter ne rencontre aucune reconnaissance du milieu artistique. Il réagit, quitte La Haye pour gagner Amsterdam. Nous sommes en 1652 et alors qu’il n’est âgé que de 27 ans, il ne reste plus que deux ans à vivre à ce grand paysagiste… Il peint, s’épuise mais ses coups de pinceau le confortent dans l’assurance qu’il doit continuer : Prairie – 1652, Départ pour la chasse – 1652, Cheval pie – 1653… Si Potter s’éteint trop prématurément, il a cependant marqué la peinture jusqu’au XIXème siècle. Tout d’abord en raison de sa particularité à représenter notamment les bovins mais aussi en utilisant des messages sur la toile moins anodins qu’il n’y paraît. Ainsi montre-t-il un monde animal dominant l’Homme… Sa façon à lui de dire – à l’instar de Jean de La Fontaine son contemporain – qu’on a toujours besoin d’un plus petit que soi…