Deux Françaises peu fortunées, habitant l'ile de France, ont l'une un fils, l'autre une fille. Les deux enfants ont la candeur des êtres simples, proches de la nature. Entre eux se noue une chaste idylle. Virginie est appelée en France par une riche parente. A son retour, le vaisseau qui la porte, le Saint-Géran, fait naufrage. Elle pourrait être sauvée, si elle acceptait de se débarrasser de ses vêtements. Elle refuse par pudeur et se noie sous les yeux de Paul, qui meurt deux mois plus tard.
Paul et Virginie fut un livre phare pour beaucoup d'auteurs de la première moitié du XIXe siècle, et pourtant l'amour des deux héros exclut tout ce que le romantisme met dans les relations amoureuses : la jalousie, la rivalité, l'infidélité, le dédoublement de l'érotisme (ange et démon, chair et esprit) ou l'adultère. Leur innocence, malgré la pudeur de Virginie, donne à leurs relations une dimension qui ne serait pas crédible si le cadre de l'histoire n'avait été une île encore à l'abri des moeurs de l'Europe. Ayant connu un énorme succès jusqu'en 1850 environ, le livre de Bernardin de Saint-Pierre fut très discrédité après cette date et particulièrement par certains auteurs du XXe siècle. Malgré cela, tout le monde connaît l'histoire de Paul et Virginie, ce qui montre que l'oeuvre, appréciée ou non, tient une place importante dans l'histoire de la littérature. Paul et Virginie naissent et grandissent ensemble. Ils s'aiment en frère et soeur, puis en amants jusqu'à ce que la mort les sépare.
Paul et Virginie (1777) : épisode destiné à illustrer les Études de la nature.