Marc Riboud

Marc Riboud (né le 24 juin 1923 à Saint-Genis-Laval, France) est un photographe français connu, entre autres, pour ses reportages en Asie : The Three Banners of China, The Face of North Vietnam, Visions of China, et son plus récent In China

Marc Riboud est le cinquième enfant d'une fratrie de sept. Il est élevé dans une famille bourgeoise lyonnaise (son père était diplômé de Sciences Po et son grand-père avait été l'un des fondateurs de la Lyonnaise de Banque). Il est le frère des industriels Jacques, Antoine et Jean Riboud.
Pendant la seconde guerre mondial, il combattit dans la Résistance. Après la Libération, il étudia à l'école centrale de Lyon de 1945 à 1948.

M. Riboud commença la photographie à quatorze ans avec un appareil photographique Vest Pocket Kodak offert par son père. En 1937, il prit ses premiers clichés à exposition internationale « Arts et techniques dans la vie moderne » à Paris. Il photographia aussi des châteaux de la Loire.

En 1951, il quitta son poste d'ingénieur dans une usine à Villeurbanne après avoir oublié de rentrer d'un congé consacré à la visite du Festival de Lyon qu'il voulait photographier. Il se lanca alors dans la photographie en indépendant. En 1952, il monta à Paris, où grâce aux relations de son frère Jean, il rencontra Henri Cartier-Bresson et Robert Capa, deux des créateurs de Magnum Photos. En 1953, sur l'invitation de R. Capa il intégra l'agence et fut envoyé à Londres où il resta deux ans. Sa capacité à capter les instants éphémères de la vie, grâce à des compositions puissantes, était déjà visible et cette aptitude allait le servir.

De 1955 à 1957, il voyagea en Inde puis, en 1957, il fut l'un des premiers Européens à aller en Chine. Il devint le vice-président de Magnum pour l'Europe en 1959. Il suivra les événements de la décolonisation en Algérie et en Afrique noire dans les années soixante. Entre 1968 et 1969, M. Riboud réalisa plusieurs reportages sur le Nord-Viêt Nam et le Sud-Viêt Nam.

Dans les années quatre-vingts, il voyaga dans le monde entier, surtout en Asie, en Afrique, aux États-Unis et au Japon.

[Œuvre

M. Riboud, photographe et homme engagé, témoigna des atrocités de la guerre (au Viêt Nam, il travailla du côté américain et du côté nord-vietnamien) et du déclin des cultures sous la répression (en Chine pendant la Révolution culturelle). En contrepoint, il sait capter la grâce de la vie quotidienne dans des lieux lointains inondés de soleil (Fès, Angkor, Acapulco, Bénarès, le Shaanxi, le Niger) et le lyrisme des jeux d'enfant dans le Paris de tous les jours.

Les personnages solitaires sont fréquents dans l'œuvre de M. Riboud. À Ankara, un personnage central est silhouetté sur un arrière-plan industriel tandis qu'en France, un homme se repose dans un champ. La composition verticale souligne le paysage, les arbres, le ciel, l'eau et tout cela entoure mais n'écrase pas l'élément humain.

Les photographies de Marc Riboud sont publiées dans de nombreux magazines dont Life, Géo, National Geographic, Paris-Match, Stern. Il remporta deux fois le Overseas Press Club Award (en 1966 pour The Three Banners of China et en 1970 pour The Faces of North Vietnam). Il reçut à New York le prix Time-Life Achievement en 2002. Son travail fit l'objet d'une exposition rétrospective majeure au Musée d'art moderne de la Ville de Paris et à l'International Center of Photography à New York.

Œuvres