Nadar

Gaspard-Félix Tournachon, dit Nadar, né le 6 avril 1820 à Paris, mort le 21 mars 1910 à Paris, est un caricaturiste, aéronaute et photographe français.

Il publie à partir de 1850 une série de portraits photographiques des artistes contemporains parmi lesquels Franz Liszt, Richard Wagner, Charles Baudelaire, Hector Berlioz, Gioachino Rossini, Sarah Bernhardt, Jacques Offenbach, George Sand, Gérard de Nerval, Théodore de Banville, Jules Favre, Guy de Maupassant, Édouard Manet, Gustave Doré, Gustave Courbet, Loïe Fuller, Zadoc Kahn, Charles Le Roux, Hector de Sastres, les frères Élisée Reclus et Élie Reclus dont il est l'ami et Jean-Baptiste Corot.

Le plus connu reste le portrait d'Honoré de Balzac dont il fait une légende dans son livre de souvenirs, Quand j'étais photographe.

Le pseudonyme Nadar sera réutilisé par son fils Paul, avec la permission de son père[1]

Grand, les cheveux roux, les yeux effarés, fantasque (sa devise est Quand même[réf. nécessaire]) à la jeunesse vagabonde. Il se définit lui-même comme «un vrai casse-cou, un touche-à-tout, mal élevé jusqu'à appeler les choses par leur nom, et les gens aussi».

Ses parents étaient d'origine lyonnaise. Son père, Victor Tournachon, était imprimeur et libraire et s'était installé dans la capitale. Le jeune Gaspard-Félix fréquente différents internats de la région parisienne, alors que son père connaît des revers de fortune. Il étudie alors au lycée Condorcet.

Diplômé de l'École des mines de Saint-Étienne en 1837[2], Gaspard-Félix commence des études de médecine à Lyon[réf. nécessaire] ; cependant sans soutien financier, à la mort de son père, il se voit obligé d'y renoncer pour gagner le pain quotidien de sa famille, dont il a désormais la charge et qui comprend sa mère et son jeune frère cadet, Adrien Tournachon, plus jeune de cinq ans.

Il travaille dans différentes rédactions de journaux lyonnais, avant de revenir s'installer à Paris, où il effectue divers travaux dans de petites feuilles. Brûlant les étapes, il fonde, en collaboration avec Polydore Millaud, un journal judiciaire, intitulé L'Audience et fréquente le milieu de la jeunesse artistique, popularisé par le roman de Murger : Scènes de la vie de Bohème. Il commence à y côtoyer des personnages comme Gérard de Nerval, Charles Baudelaire et Théodore de Banville. Ses amis artistes, le surnomment Tournadar à cause de son habitude de rajouter à la fin de chaque mot de ses phrases la terminaison dar, d'une manière tout à fait fantaisiste[3], puis une abréviation transforme ce tic en pseudonyme Nadar.

La vie est très dure et il subsiste en utilisant divers expédients ; il écrit des romans, dessine des caricatures. Grâce à l'aide financière d'un ami, il se lance, à dix-neuf ans, dans l'aventure de la création d'une revue prestigieuse, Le livre d'or, dont il devient le rédacteur en chef. Grâce à ses connaissances, il s'assure la collaboration de personnages comme Balzac, Alexandre Dumas, Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Gavarni et Daumier. Malheureusement l'aventure est obligée de s'arrêter au neuvième numéro, malgré un succès d'estime.