Louis Jacques Mandé Daguerre, plus connu en France sous le nom de Louis Daguerre, né le 18 novembre 1787 à Cormeilles-en-Parisis (Val-d'Oise), mort le 10 juillet 1851 à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne), est un artiste français considéré comme l'un des inventeurs de la photographie. Il est connu pour la mise au point du daguerréotype.
Louis Daguerre fut d'abord peintre avant de se convertir au métier de décorateur de théâtre pour lequel il exécuta des tableaux remarquables (notamment les décorations d'Aladin et la lampe merveilleuse à l'Opéra). Il fut l'élève de Pierre Prévost et contribua à réaliser des panoramas. Il connut son premier succès grâce au Diorama, un spectacle conçu avec son associé Charles Marie Bouton en 1822. Ces très grandes toiles translucides peintes en trompe-l'œil et animées par des effets d'éclairage variés donnaient aux spectateurs une illusion de réalité. Selon l'éclairage la scène, représentée sur une toile de vingt-deux mètres sur quatorze, passait du jour à la nuit, changeait de climat, etc.
Le diorama de l'église de Bry-sur-Marne était peint de cette façon. Lors des sermons de Monsieur le curé, ses fidèles étaient parfois distraits de leur pieuse méditation lorsqu'un nuage passant devant le soleil modifiait l'éclairage de la scène peinte. Excédé par cette concurrence, le curé fit opacifier le revers de la toile.
Daguerre et Bouton utilisaient une chambre noire pour peindre ces immenses toiles de façon aussi réaliste que possible.
Daguerre fit la connaissance de Joseph Nicéphore Niépce, qui réalisa la première photographie en 1827, grâce à leur ingénieur-opticien commun Vincent Chevalier. Intéressé par ses recherches sur la capture des images, il contacta Niépce par courrier en 1826. Mondain, Daguerre impressionna l'inventeur chalonnais lors de leur première rencontre en Ils se mirent à correspondre. Niépce était très réticent à montrer les avancées de ses travaux « héliographiques », qui avaient débouché sur des premières images stabilisées. Cependant, l'entregent de Daguerre en matière de chambre noire conduisirent les deux hommes à signer un contrat d'association en 1829. Le but était d'améliorer le procédé de Niépce par les perfectionnements que Daguerre y apporterait.
À partir de 1829, Daguerre commença véritablement ses travaux en chimie en utilisant l'iode découverte par Bernard Courtois, comme agent sensibilisateur sur une plaque de cuivre recouverte d'une couche d'argent.
Après la mort de Niépce, en 1833, Daguerre décida de poursuivre les recherches sur les propriétés photochimiques de l'iode et découvrit, en 1835, que la vapeur de mercure agit comme révélateur de l'image. Avec le principe du développement de l'image latente, Daguerre avait trouvé le moyen de raccourcir le temps de pose, jusqu'alors de plusieurs heures, à quelques dizaines de minutes seulement. En 1837, il parvint à fixer ces images avec de l'eau chaude saturée de sel marin. Dès lors, le daguerréotype était né — sans que le nom de Niépce y soit associé.
Daguerre fit la démonstration de son invention à François Arago, homme politique et savant célèbre. Vivement intéressé, Arago perçut le potentiel du nouveau procédé et annonça officiellement cette découverte par une communication à l'Académie des sciences, le 7 janvier 1839. Durant l'été 1839, à l'instigation d'Arago, une loi fut votée par laquelle l'État français acquérait le nouveau procédé contre une pension annuelle de 6 000 francs à Daguerre et de 4 000 francs à Isidore Niépce, le fils de Nicéphore, qui avait succédé à son père dans l'association formée avec Daguerre. Le 19 août 1839, les détails techniques furent présentés devant les Académies des sciences et des Beaux-Arts.
L'engouement du public fut immédiat. Le daguerréotype se répandit rapidement dans toute la France, en Europe, puis dans le monde entier. Il connut un immense succès pendant une dizaine d'années, avant d'être détrôné par d'autres procédés. La commercialisation des chambres et du matériel nécessaire à ces images photographiques firent la fortune de Daguerre.