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Je te nomme Soir
ô Soir ambigu,
feuille mobile je te nomme.
Et c’est l’heure des peurs primaires,
surgies des entrailles d’ancêtres.
Arrière inanes faces de ténèbre
à souffle et mufle maléfiques !
Arrière par la palme et l’eau,
par le Diseur-des-choses-très-cachées !
Mais informe la Bête dans la boue féconde
que nourrit tsétsés stégomyas
Crapauds et trigonocéphales,
araignées à poison caïmans à poignards.

Quel choc soudain sans éclat de silex ! Quel choc et pas une étincelle de passion.
Les pieds de l’Homme lourd patinent dans la ruse, où s’enfonce sa force jusques à mi-jambes.
Les feuilles les lient des plantes mauvaises. Plane sa pensée dans la brume.
Silence de combat sans éclats de silex, au rythme du tam-tam tendu de sa poitrine
Au seul rythme du tam-tam que syncope la Grande-Rayée à sénestre.
Sorcier qui dira la victoire !

Des griffes paraphent d’éclairs son dos de nuages houleux
La tornade rase ses reins et couche les graminées de son sexe
Les kaïcédrats sont émus dans leurs racines douloureuses
Mais l’Homme enfonce son épieu de foudre dans les entrailles de lune dorées très tard.
Le front d’or dompte les nuages, où tournoient des aigles glacés,
O pensée qui lui ceint le front ! La tête du serpent est son œil cardinal.

La lutte est longue trop ! dans l’ombre, longue des trois époques, de nuit millésime.
Force de l’Homme lourd les pieds dans le potopoto fécond
Force de l’Homme les roscaux qui embarrassent son effort.
Sa chaleur la chaleur des entrailles primaires, force de l’Homme dans l’ivresse
Le vin chaud du sang de la Bête, et la mousse pétille dans son cœur
Hê ! vive la bière de mil à l’Initié !

Un long cri de comète traverse la nuit, une large clameur rythmée d’une voix juste.
Et l’Homme terrasse la Bête de la glossolalie du chant dansé.
Il la terrasse dans un vaste éclat de rire, dans une danse rutilant dansée
Sous l’arc-en-ciel des sept voyelles. Salut Soleil-levant Lion au-regard-qui-tue
Donc salut Dompteur de la brousse, Toi Mbarodi ! seigneur des forces imbéciles.

Le lac fleurit de nénuphars, aurore du rire divin.

Leopold Sedar Senghor - Ethiopiques
20040417 DSCN3883 saint-lunaire - coucher de soleil et pin (E)
Je te nomme Soir
ô Soir ambigu,
feuille mobile je te nomme.
Et c’est l’heure des peurs primaires,
surgies des entrailles d’ancêtres.
Arrière inanes faces de ténèbre ...

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C'est en allant vers la mer
que le fleuve reste fidèle
à sa source

Jean Jaures


...
La Loire emporte mes pensées
Avec les voitures versées
Et les armes désamorcées
Et les larmes mal effacées
Ô ma France ô ma délaissée
J’ai traversé les ponts de Cé

Louis Aragon, Les Yeux d’Elsa
20040715 DSCN4237.JPG (E)
C'est en allant vers la mer
que le fleuve reste fidèle
à sa source

Jean Jaures


...
La Loire emporte mes pensées
Avec les voitures versées
Et les armes désamorc ...

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20040715 dscn4182@@ (E)
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J’aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,
Soit qu’il chante les pleurs de la biche aux abois,
Ou l’adieu du chasseur que l’écho faible accueille,
Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.
...

Alfred de Vigny - le cor 1825
20040807 DSCN4660a (E)
J’aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,
Soit qu’il chante les pleurs de la biche aux abois,
Ou l’adieu du chasseur que l’écho faible accueille,
Et que le vent du nord porte de feuille en f ...

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Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !

Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?

Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !

Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
20050507 DSCN5389.JPG (E)
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais ...

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Tournez, tournez, bons chevaux de bois,
Tournez cent tours, tournez mille tours,
Tournez souvent et tournez toujours,
Tournez, tournez au son des hautbois.
...
Le gros soldat, la plus grosse bonne
Sont sur vos dos comme dans leur chambre,
Car en ce jour au bois de la Cambre
Les maîtres sont tous deux en personne.
...

Paul Verlaine, Romances sans paroles
20050507 DSCN5396@ (E)
Tournez, tournez, bons chevaux de bois,
Tournez cent tours, tournez mille tours,
Tournez souvent et tournez toujours,
Tournez, tournez au son des hautbois.
...
Le gros soldat, la plus grosse bonne
Sont sur vos dos co ...

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Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son boeuf lentement dans le brouillard d’automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux
Et s’en allant là-bas le paysan chantonne
...

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
20051029 dscf6808 (E)
Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son boeuf lentement dans le brouillard d’automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux
Et s’en allant là-bas le paysan chantonne
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G ...

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Iles où l’on ne prendra jamais terre
Iles où l’on ne descendra jamais
Iles couvertes de végétations
Iles tapies comme des jaguars
Iles muettes
Iles immobiles
Iles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais
bien aller jusqu’à vous

Blaise Cendrars, Feuilles de route, 1924
20051030 DSCF6884.JPG (E)
Iles où l’on ne prendra jamais terre
Iles où l’on ne descendra jamais
Iles couvertes de végétations
Iles tapies comme des jaguars
Iles muettes
Iles immobiles
Iles inoubliables ...

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Tapi dans les rochers qui regardent la plage,
Au pied de la falaise est le petit village.
Sur les vagues ses toits ont l’air de se pencher,
Et ses mâts de bateaux entourent son clocher.
...

François Coppée, Poèmes modernes
20060501DSCF9737.JPG (E)
Tapi dans les rochers qui regardent la plage,
Au pied de la falaise est le petit village.
Sur les vagues ses toits ont l’air de se pencher,
Et ses mâts de bateaux entourent son clocher.
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Franço ...

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Une trace ineffaçable n'est pas une trace

Jacques DERRIDA - l'ecriture et la difference
20060501DSCF9815.JPG (E)
Une trace ineffaçable n'est pas une trace

Jacques DERRIDA - l'ecriture et la difference ...

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...
Ces beaux enfants gâtés, ainsi qu’on les appelle,
Creusent gaîment, avec une petite pelle,
Dans le fin sable d’or des canaux et des trous;
...
Ils sont là, l’oeil ravi, les cheveux blonds au vent,
Non loin d’une maman brodant sous son ombrelle,
Et trouvent, à coup sûr, chose bien naturelle,
Que la mer soit si bonne et les amuse ainsi.
...


François Coppée, Le Cahier Rouge - aux bains de mer
20060501DSCF9843.JPG (E)
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Ces beaux enfants gâtés, ainsi qu’on les appelle,
Creusent gaîment, avec une petite pelle,
Dans le fin sable d’or des canaux et des trous;
...
Ils sont là, l’oeil ravi, les ...

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J’aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,
Soit qu’il chante les pleurs de la biche aux abois,
Ou l’adieu du chasseur que l’écho faible accueille,
Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.
...

Alfred de Vigny - le cor 1825
20060626IMAGE_000300011@ (E)
J’aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,
Soit qu’il chante les pleurs de la biche aux abois,
Ou l’adieu du chasseur que l’écho faible accueille,
Et que le vent du nord porte de feuille en f ...

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20060719DSCF10060020@ (E)
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...
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !
...

Charles Baudelaire - l'albatros
20060720DSCF10610035@@.JPG (E)
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Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme ...

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Ces beaux enfants gâtés, ainsi qu’on les appelle,
Creusent gaîment, avec une petite pelle,
Dans le fin sable d’or des canaux et des trous;
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Ils sont là, l’oeil ravi, les cheveux blonds au vent,
Non loin d’une maman brodant sous son ombrelle,
Et trouvent, à coup sûr, chose bien naturelle,
Que la mer soit si bonne et les amuse ainsi.
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François Coppée, Le Cahier Rouge - aux bains de mer
20060727DSCF12540025.JPG (E)
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Ces beaux enfants gâtés, ainsi qu’on les appelle,
Creusent gaîment, avec une petite pelle,
Dans le fin sable d’or des canaux et des trous;
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Ils sont là, l’oeil ravi, les ...

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20060822DSCF17670278@ (E)
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C'est en allant vers la mer
que le fleuve reste fidèle
à sa source

Jean Jaures
20060823DSCF2226_cr0287 (E)
C'est en allant vers la mer
que le fleuve reste fidèle
à sa source

Jean Jaures ...

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Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais
20060823DSCF22270288a (E)
Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais ...

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La ferme aux longs murs blancs, sous les grands arbres jaunes,
Regarde, avec les yeux de ses carreaux éteints,
Tomber très lentement, en ce jour de Toussaint,
Les feuillages fanés des frênes et des aunes.
...

Emile Verhaeren, Toute la Flandre
20060909DSCF24970005a (E)
La ferme aux longs murs blancs, sous les grands arbres jaunes,
Regarde, avec les yeux de ses carreaux éteints,
Tomber très lentement, en ce jour de Toussaint,
Les feuillages fanés des frênes et des aun ...

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Mais toi, ne veux-tu pas, voyageuse indolente,
Rêver sur mon épaule en y posant ton front ?
Viens du paisible seuil de la maison roulante
Voir ceux qui sont passés et ceux qui passeront. [...]

Nous marcherons ainsi ne laissant que notre ombre
Sur cette terre ingrate où les morts ont passé ;
Nous nous parlerons d'eux à l'heure où tout est sombre,
Où tu te plais à suivre un chernin effacé,

A rêver, appuyée aux branches incertaines,
Pleurant, comme Diane au bord de ses fontaines,
Ton amour taciturne et toujours menacé.

gémir,pleurer,prier est également lâche,
fais énergiquement ta longue et lourde tache
dans la voie où le sort a voulu t'appeler,
puis après, comme moi,souffre et meurt sans parler

Alfred de Vigny
20060923DSCF25590001.JPG (E)
Mais toi, ne veux-tu pas, voyageuse indolente,
Rêver sur mon épaule en y posant ton front ?
Viens du paisible seuil de la maison roulante
Voir ceux qui sont passés et ceux qui passeront. [...]

No ...

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Sa figure gracieuse
Avant le jour s’éveilla ;
A la lueur des étoiles
Elle déploya ses voiles,
Leurs cordages et leurs toiles,
Comme de larges réseaux,
Avec ce long bruit qui tremble,
Qui se prolonge et ressemble
Aux bruits des ailes qu’ensemble
Ouvre une troupe d’oiseaux.
...
Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes
20060923DSCF25670009.JPG (E)
...
Sa figure gracieuse
Avant le jour s’éveilla ;
A la lueur des étoiles
Elle déploya ses voiles,
Leurs cordages et leurs toiles,
Comme de larges réseaux,
Avec ce long bruit qui ...

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Le silence des espaces infinis m'effraie ...

Blaise Pascal - Pensées
20060923DSCF25670009@@ (E)
Le silence des espaces infinis m'effraie ...

Blaise Pascal - Pensées ...

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Un bus à impériale et son rouge ramage
Croise une limousine aux fourreaux de noirs purs,
L’un éteignant le jour et ses rêves d’azurs,
L’autre incendiant la nuit d’une ivresse volage.
...

Francis Etienne Sicard, Lettres de soie rouge, 2011
20070303DSCF4213 publicite sur bus londonien (E)
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Un bus à impériale et son rouge ramage
Croise une limousine aux fourreaux de noirs purs,
L’un éteignant le jour et ses rêves d’azurs,
L’autre incendiant la nuit d’une iv ...

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Dans l’interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune,
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ?

Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Paul Verlaine, Romances sans paroles (1874)
20070326DSCF4586@@.JPG (E)
Dans l’interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune,
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Comme des nuées
F ...

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Le paysage dans le cadre des portières
Court furieusement, et des plaines entières
Avec de l’eau, des blés, des arbres et du ciel
Vont s’engouffrant parmi le tourbillon cruel
Où tombent les poteaux minces du télégraphe
Dont les fils ont l’allure étrange d’un paraphe.
Une odeur de charbon qui brûle et d’eau qui bout,
Tout le bruit que feraient mille chaînes au bout
Desquelles hurleraient mille géants qu’on fouette ;
Et tout à coup des cris prolongés de chouette.
- Que me fait tout cela, puisque j’ai dans les yeux
La blanche vision qui fait mon coeur joyeux,
Puisque la douce voix pour moi murmure encore,
Puisque le Nom si beau, si noble et si sonore
Se mêle, pur pivot de tout ce tournoiement,
Au rythme du wagon brutal, suavement.

Paul Verlaine, La bonne chanson, 1870
20071108-0233-P1040532 pekin - cite interdite (E)
Le paysage dans le cadre des portières
Court furieusement, et des plaines entières
Avec de l’eau, des blés, des arbres et du ciel
Vont s’engouffrant parmi le tourbillon cruel
Où tomben ...

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Je suis dur
Je suis tendre

Et j'ai perdu mon temps
A rêver sans dormir
A dormir en marchant

Partout où j'ai passé
J'ai trouver mon absence
Je ne suis nulle part
Excepté le néant

Mais je porte caché au plus haut des entrailles
A la place où la foudre a frappé trop souvent
Un cour où chaque mots a laissé son entaille
Et d'où ma vie s'égoutte au moindre mouvement

Pierre Reverdy
20071110-0159-P1050178 pekin - rue Liu li chang (pinceaux) (E)
Je suis dur
Je suis tendre

Et j'ai perdu mon temps
A rêver sans dormir
A dormir en marchant

Partout où j'ai passé
J'ai trouver mon absence
Je ne suis nulle part
Except&ea ...

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La porte qui ne s'ouvre pas
La main qui passe
Au loin un verre qui se casse
La lampe fume
Les étincelles qui s'allument
Le ciel est plus noir
Sur les toits

Quelques animaux
Sans leur ombres

Un regard
Une tâche sombre

La maison où l'on n'entre pas

Pierre Reverdy
20071110-0352-P1050326@ (E)
La porte qui ne s'ouvre pas
La main qui passe
Au loin un verre qui se casse
La lampe fume
Les étincelles qui s'allument
Le ciel est plus noir
Sur les toits

Quelques animaux
Sans leur ombre ...

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20071111-0385-P1050636 hutongs scenes de rue (E)
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Furieuse, les yeux caves et les seins roides,
Sappho, que la langueur de son désir irrite,
Comme une louve court le long des grèves froides,
Elle songe à Phaon, oublieuse du Rite,

Et, voyant à ce point ses larmes dédaignées,
Arrache ses cheveux immenses par poignées ;
Puis elle évoque, en des remords sans accalmies,

Ces temps où rayonnait, pure, la jeune gloire
De ses amours chantés en vers que la mémoire
De l’âme va redire aux vierges endormies :
Et voilà qu’elle abat ses paupières blêmies

Et saute dans la mer où l’appelle la Moire, -
Tandis qu’au ciel éclate, incendiant l’eau noire,
La pâle Séléné qui venge les Amies.

Paul Verlaine, Parallèlement
20080315P1070283.JPG (E)
Furieuse, les yeux caves et les seins roides,
Sappho, que la langueur de son désir irrite,
Comme une louve court le long des grèves froides,
Elle songe à Phaon, oublieuse du Rite,

Et, voyant à ...

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Nevers - la mini grotte de Lourdes


20080706P1080644@@ nevers - grotte de bernadette soubirous (E)
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Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine.
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
20080712P1080719 paris - la seine vue depuis la tour eiffel (E)
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine.
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

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Dinard - meeting aerien


20080823P1120143@@ (E)
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Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone

Tout suffocant
Et blême quand
Sonne l'heure
je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà delà
Pareille à la
Feuille morte

Paul Verlaine
20080927P1120444@@ (E)
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone

Tout suffocant
Et blême quand
Sonne l'heure
je me souviens
Des jours anciens
Et je pleu ...

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Le ciel si pâle et les arbres si grêles
Semblent sourire à nos costumes clairs
Qui vont flottant légers avec des airs
De nonchalance et des mouvements d’ailes.
...

Paul Verlaine, Fêtes galantes



Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu’éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.

Rien n’a changé. J’ai tout revu : l’humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin…
Le jet d’eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.

Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m’est connue.

Même j’ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue,
- Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.

Paul Verlaine, Poèmes saturniens



...
Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym…
Et tout le reste est littérature.

Paul Verlaine, Jadis et Naguère (1885)
20081019P1120581 copie.JPG (E)
Le ciel si pâle et les arbres si grêles
Semblent sourire à nos costumes clairs
Qui vont flottant légers avec des airs
De nonchalance et des mouvements d’ailes.
...

Paul Verlaine, F&ec ...

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Le soleil du matin doucement chauffe et dore
Les seigles et les blés tout humides encore,
Et l’azur a gardé sa fraîcheur de la nuit.
L’on sort sans autre but que de sortir ; on suit,
Le long de la rivière aux vagues herbes jaunes,
Un chemin de gazon que bordent de vieux aunes.
L’air est vif. Par moment un oiseau vole avec
Quelque fruit de la haie ou quelque paille au bec,
Et son reflet dans l’eau survit à son passage.
C’est tout.
...

Paul Verlaine, Le soleil du matin, 1870
20081019P1120605 copie.JPG (E)
Le soleil du matin doucement chauffe et dore
Les seigles et les blés tout humides encore,
Et l’azur a gardé sa fraîcheur de la nuit.
L’on sort sans autre but que de sortir ; on suit,
Le long d ...

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Voilà que j'ai touché les confins de mon age.
Tandis que mes désirs sèchent sous le ciel nu,
Le temps passe et m'emporte à l'abyme inconnu,
Comme un grand fleuve noir, où s'engourdit la nage.

Paul-Jean Toulet
Copie de P1180023@ (E)
Voilà que j'ai touché les confins de mon age.
Tandis que mes désirs sèchent sous le ciel nu,
Le temps passe et m'emporte à l'abyme inconnu,
Comme un grand fleuve noir, où s'engourdit la ...

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vol de fou de bassan


...
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
...

Louis Aragon, Le Roman inachevé
IMG_1958 st-lu fou de bassan@.JPG (E)
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Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être < ...

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Dans l’azur de l’avril, dans le gris de l’automne,
Les arbres ont un charme inquiet et mouvant.
Le peuplier se ploie et se tord sous le vent,
Pareil aux corps de femme où le désir frissonne.

Sa grâce a des langueurs de chair qui s’abandonne,
Son feuillage murmure et frémit en rêvant,
Et s’incline, amoureux des roses du Levant.
Le tremble porte au front une pâle couronne.

Vêtu de clair de lune et de reflets d’argent,
S’effile le bouleau dont l’ivoire changeant
Projette des pâleurs aux ombres incertaines.

Les tilleuls ont l’odeur des âpres cheveux bruns,
Et des acacias aux verdures lointaines
Tombe divinement la neige des parfums.

Renée Vivien, Cendres et Poussières, 1902
P1000006a arbre decoupe (E)
Dans l’azur de l’avril, dans le gris de l’automne,
Les arbres ont un charme inquiet et mouvant.
Le peuplier se ploie et se tord sous le vent,
Pareil aux corps de femme où le désir frissonne.
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Des mains effacent le jour
D'autres s'en prennent à la nuit.
Assis sur un banc mal équarri
J'attends mon tour.

Souffles d'une moustache,
Aciers à renifler,
L'œil noir d'une arquebuse,
Un sourire ébréché.

On entre, on sort, on entre,
La porte est grande ouverte,
Seigneurs du présent, seigneurs du futur,
Seigneurs du passé, seigneurs de l'obscur.

Quand la fenêtre s'ouvrira
Qui en vivra, qui en mourra ?
Quand le soleil reviendra
Comprendrai-je que c'est lui ?

Jules SUPERVIELLE - Gravitations
P1000061@@a ile d aix velo et rose tremiere (E)
Des mains effacent le jour
D'autres s'en prennent à la nuit.
Assis sur un banc mal équarri
J'attends mon tour.

Souffles d'une moustache,
Aciers à renifler,
L'œil noir d'une arque ...

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L'espace plein et blanc soutien le ciel qui penche
L'eau tremble au moindre bruit
L'oiseau sur le chemin
La cage dans la chambre
Et la main qui écrit
Derrière le rideau
Un visage
Et l'ombre d'un nuage
Au milieu du terrain
La prairie s'étend jusqu'a la limite des arbres
Du passage
Et de la rivière
Où elle déteint

Pierre Reverdy
P1000104 ile d aix cote nord avec la rochelle (E)
L'espace plein et blanc soutien le ciel qui penche
L'eau tremble au moindre bruit
L'oiseau sur le chemin
La cage dans la chambre
Et la main qui écrit
Derrière le rideau
Un visage
Et l'ombre d'un nua ...

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P1000220 st georges de didonne peche (E)
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...
Le régiment défile, et l’enfant s’extasie.
Craintif et se tenant à la jupe saisie
De sa mère, il admire, avide et stupéfait,
...

François Coppée, Poèmes modernes
P1000322@a le 14 juillet champs elysees st-cyr coetquidan (E)
...
Le régiment défile, et l’enfant s’extasie.
Craintif et se tenant à la jupe saisie
De sa mère, il admire, avide et stupéfait,
...

François Coppée, Po&e ...

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...
Mais, l’œil tout ébloui des ors et des aciers,
L’enfant cherche surtout à voir ces officiers
Qui brandissent, tournés à demi sur la selle,
Leur sabre dont la lame au soleil étincelle,
...
Le régiment défile, et l’enfant s’extasie.
Craintif et se tenant à la jupe saisie
De sa mère, il admire, avide et stupéfait,
...

François Coppée, Poèmes modernes - le défilé
P1000343a (E)
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Mais, l’œil tout ébloui des ors et des aciers,
L’enfant cherche surtout à voir ces officiers
Qui brandissent, tournés à demi sur la selle,
Leur sabre dont la lame au soleil & ...

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Mais, l’œil tout ébloui des ors et des aciers,
L’enfant cherche surtout à voir ces officiers
Qui brandissent, tournés à demi sur la selle,
Leur sabre dont la lame au soleil étincelle,
...
Le régiment défile, et l’enfant s’extasie.
Craintif et se tenant à la jupe saisie
De sa mère, il admire, avide et stupéfait,
...

François Coppée, Poèmes modernes - le défilé
P1000346@ (E)
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Mais, l’œil tout ébloui des ors et des aciers,
L’enfant cherche surtout à voir ces officiers
Qui brandissent, tournés à demi sur la selle,
Leur sabre dont la lame au soleil & ...

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Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques,
Jouant du luth, et dansant, et quasi
Triste sous leurs déguisements fantasques.

Tous en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune

Au calme clair de lune triste et beaux
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes, parmi les marbres.

Paul Verlaine
P1000377@a (E)
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques,
Jouant du luth, et dansant, et quasi
Triste sous leurs déguisements fantasques.

Tous en chantant sur le mode mineur
L'amour va ...

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...
Ils s’arrêtent tous deux ; et le beau régiment,
Sombre et pesant d’orgueil, défile fièrement.
Ce sont des cuirassiers ; ils vont, musique en tête,
Répandant à l’entour comme un bruit de tempête.
Les casques sont polis ainsi que des miroirs ;
Les sabres sont tirés. Tous les chevaux sont noirs ;
Ils ont la flamme aux yeux et le sang aux narines.
- Les cuirasses d’acier qui bombent les poitrines
...
Mais, l’œil tout ébloui des ors et des aciers,
L’enfant cherche surtout à voir ces officiers
Qui brandissent, tournés à demi sur la selle,
Leur sabre dont la lame au soleil étincelle,
Et sont gantés de blanc ainsi que pour le bal,
Et commandent, tandis que leur fougueux cheval,
Se rappelant sans doute une ancienne victoire,
Secoue avec orgueil son mors dans sa mâchoire.
...

François Coppée, Poèmes modernes
P1000421@a (E)
...
Ils s’arrêtent tous deux ; et le beau régiment,
Sombre et pesant d’orgueil, défile fièrement.
Ce sont des cuirassiers ; ils vont, musique en tête,
Répandant à l& ...

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Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais
P1000464@ (E)
Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais ...

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P1000835@@ (E)
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Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais
P1000931@@ (E)
Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais ...

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Il pleure dans mon cour
Comme il pleut sur la ville
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cour ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits
Pour un cour qui s'ennuie
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce cour qui s'écoure
Quoi ! Nulle trahison ?
Ce deuil est sans raison

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cour a tant de peine

Paul Verlaine
P1010181@a (E)
Il pleure dans mon cour
Comme il pleut sur la ville
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cour ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits
Pour un cour qui s'ennuie
& ...

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La mère fait du tricot
Le fils fait la guerre
Elle trouve ça tout naturel la mère
Et le père qu'est-ce qu'il fait le père?
Il fait des affaires

Jacques Prevert - paroles
P1010428@a (E)
La mère fait du tricot
Le fils fait la guerre
Elle trouve ça tout naturel la mère
Et le père qu'est-ce qu'il fait le père?
Il fait des affaires

Jacques Prevert - paroles ...

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...
Du matin parfumé le souffle est moins suave,
Le palmier moins charmant au milieu des déserts.
...

François-René de Chateaubriand, Poésies diverses
P1010563a (E)
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Du matin parfumé le souffle est moins suave,
Le palmier moins charmant au milieu des déserts.
...

François-René de Chateaubriand, Poésies diverses ...

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Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques,
Jouant du luth, et dansant, et quasi
Triste sous leurs déguisements fantasques.

Tous en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune

Au calme clair de lune triste et beaux
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes, parmi les marbres.

Paul Verlaine
P1010600@a (E)
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques,
Jouant du luth, et dansant, et quasi
Triste sous leurs déguisements fantasques.

Tous en chantant sur le mode mineur
L'amour va ...

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...
Sa figure gracieuse
Avant le jour s’éveilla ;
A la lueur des étoiles
Elle déploya ses voiles,
Leurs cordages et leurs toiles,
Comme de larges réseaux,
Avec ce long bruit qui tremble,
Qui se prolonge et ressemble
Aux bruits des ailes qu’ensemble
Ouvre une troupe d’oiseaux.
...
Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes
P1010898@a (E)
...
Sa figure gracieuse
Avant le jour s’éveilla ;
A la lueur des étoiles
Elle déploya ses voiles,
Leurs cordages et leurs toiles,
Comme de larges réseaux,
Avec ce long bruit qui ...

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Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Charles Baudelaire
P1010908@a (E)
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les can ...

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...
Sa voilure toute blanche
Comme un sein gonflé se penche ;
Chaque mât, comme une branche,
Touche la vague en pliant.
...

Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes
P1010919@a (E)
...
Sa voilure toute blanche
Comme un sein gonflé se penche ;
Chaque mât, comme une branche,
Touche la vague en pliant.
...

Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes ...

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P1010988@a (E)
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Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à coté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid!
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait!

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Charles Baudelaire
P1020017@a (E)
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-il ...

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...
Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;
Une voix retentit sur le pont : « Ouvre l’œil ! »
Une voix de la hune, ardente et folle, crie :
« Amour… gloire… bonheur ! » Enfer ! c’est un écueil !

Verlaine
P1020113@a (E)
...
Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;
Une voix retentit sur le pont : « Ouvre l’œil ! »
Une voix de la hune, ardente et folle, crie :
« Amour… gloire… ...

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...
Le vent se lève chaud et lourd, un frisson passe
Et repasse, toujours plus fort, dans l’épaisseur
Toujours plus sombre des hauts chênes, obsesseur,
Et s’éparpille, ainsi qu’un miasme, dans l’espace.
...

Paul Verlaine, Poèmes saturniens
P1020165@a (E)
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Le vent se lève chaud et lourd, un frisson passe
Et repasse, toujours plus fort, dans l’épaisseur
Toujours plus sombre des hauts chênes, obsesseur,
Et s’éparpille, ainsi qu’un ...

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Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais
P1020178@@ (E)
Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais ...

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Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais
P1020225@@ (E)
Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais ...

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Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais
P1020250@@ (E)
Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais ...

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J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.

Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées.
Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;

La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
Respires-en sur moi l'odorant souvenir.

Les roses de Saadi de Marceline Desbordes-Valmore

P1020353@a (E)
J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.

Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
Da ...

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Sous le vent qui chasse
Sous le vent qui chante
Le vent de la mer

Le cour lourd dépasse
L'esprit qui le hante
Le temps est amer

Le ciel bas se masque
Et l'espoir se lasse
Dans mes yeux ouverts

J'attends que tout passe
Ma douleur plus basse
Sous le front couvert

Aucun secret dans les rides inextricables de tes mains
Aucun regret dans ton regard qui ouvre le matin
Même l'oubli du sang qui coule goutte à goutte des
sources du destin

Pierre Reverdy
P1020389@a styrie - vol aigle (E)
Sous le vent qui chasse
Sous le vent qui chante
Le vent de la mer

Le cour lourd dépasse
L'esprit qui le hante
Le temps est amer

Le ciel bas se masque
Et l'espoir se lasse
Dans mes yeux ouvert ...

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Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais
P1020786@a (E)
Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais ...

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Se regardant avec les yeux cassés de leurs fenêtres
Et se mirant dans l’eau de poix et de salpêtre
D’un canal droit, marquant sa barre à l’infini, .
Face à face, le long des quais d’ombre et de nuit,
Par à travers les faubourgs lourds
Et la misère en pleurs de ces faubourgs,
Ronflent terriblement usine et fabriques.
Rectangles de granit et monuments de briques,
Et longs murs noirs durant des lieues,
Immensément, par les banlieues ;
Et sur les toits, dans le brouillard, aiguillonnées
De fers et de paratonnerres,
Les cheminées.
...

Emile Verhaeren, Les villes tentaculaires
P1020808@@ (E)
Se regardant avec les yeux cassés de leurs fenêtres
Et se mirant dans l’eau de poix et de salpêtre
D’un canal droit, marquant sa barre à l’infini, .
Face à face, le long des qua ...

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Face à face, le long des quais d’ombre et de nuit,
Par à travers les faubourgs lourds
Et la misère en pleurs de ces faubourgs,
Ronflent terriblement usine et fabriques.
Rectangles de granit et monuments de briques,
Et longs murs noirs durant des lieues,
...

Emile Verhaeren, Les villes tentaculaires
P1020832@a (E)
...
Face à face, le long des quais d’ombre et de nuit,
Par à travers les faubourgs lourds
Et la misère en pleurs de ces faubourgs,
Ronflent terriblement usine et fabriques.
Rectangles de granit ...

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...
Au long du vieux canal à l’infini
Par à travers l’immensité de la misère
Des chemins noirs et des routes de pierre,
Les nuits, les jours, toujours,
Ronflent les continus battements sourds,
Dans les faubourgs,
Des fabriques et des usines symétriques.
...

Emile Verhaeren, Les villes tentaculaires
P1020834@a (E)
...
Au long du vieux canal à l’infini
Par à travers l’immensité de la misère
Des chemins noirs et des routes de pierre,
Les nuits, les jours, toujours,
Ronflent les continus battem ...

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Reposent là des maîtresses de rois
Dont le caprice et le délire
Ont fait se battre des empires ;
Des conquérants, dont les glaives d’effroi
Se brisèrent, entre des doigts de femme ;
Des poètes fervents et clairs
De leur ivresse et de leur flamme,
Qui périrent, en chantant l’air
Triste ou joyeux qu’aimait leur dame.
...

Emile Verhaeren - la crypte
P1020900a (E)
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Reposent là des maîtresses de rois
Dont le caprice et le délire
Ont fait se battre des empires ;
Des conquérants, dont les glaives d’effroi
Se brisèrent, entre des doigts de fe ...

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Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais
P1020991@a (E)
Il ne faut jamais faire de projets,
surtout en ce qui concerne l'avenir.

Alphonse Allais ...

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...
Belle et divine es-tu, dans toute ta parure,
Quand la nuit au harem je glisse un pied furtif !
Les tapis, l’aloès, les fleurs et l’onde pure,
Sont par toi prodigués à ton jeune captif.
...

François-René de Chateaubriand, Poésies diverses
P1030042@@a (E)
...
Belle et divine es-tu, dans toute ta parure,
Quand la nuit au harem je glisse un pied furtif !
Les tapis, l’aloès, les fleurs et l’onde pure,
Sont par toi prodigués à ton jeune captif.

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Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
P1030136@a (E)
Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
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La neige tombe, indiscontinûment,
Comme une lente et longue et pauvre laine,
Parmi la morne et longue et pauvre plaine,
Froide d’amour, chaude de haine.
...

Emile Verhaeren - la neige
P1030683@a (E)
La neige tombe, indiscontinûment,
Comme une lente et longue et pauvre laine,
Parmi la morne et longue et pauvre plaine,
Froide d’amour, chaude de haine.
...

Emile Verhaeren - la neige ...

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Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise…
C’est l’heure exquise.

Paul Verlaine
P1030905@@ (E)
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise…
C’est l’heure exquise.

Paul Verlaine ...

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Gloire au bel hippocampe,
Cheval marin, cheval de trempe,
Qu’aucun jockey n’a chevauché,
Qu’aucun cocher n’a harnaché.

Robert Desnos
P1040008@@ (E)
Gloire au bel hippocampe,
Cheval marin, cheval de trempe,
Qu’aucun jockey n’a chevauché,
Qu’aucun cocher n’a harnaché.

Robert Desnos ...

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La roue dans toute sa gloire étale ses rayons,
Ce vaste monument mis à la verticale
Tourne dans un ballet aux allures bien réglées
à la façon d’un automate musical

Le manège enchanté qui tourne jours et nuits
Invite les enfants à bord de ses nacelles
A survoler la Seine et les toits de Paris
Comme s’ils vivaient la scène en agitant des ailes

Le vol ascensionnel est riche en sensations
L’oreille est attentive les yeux sont en alerte
L’esprit sollicité vit des choses nouvelles

Sur la route étoilée que suit le père Noël
La grande roue de la vie celle de la création
Invite petits et grands à faire des découvertes

Alain Hannecart
P1060133a@a (E)
La roue dans toute sa gloire étale ses rayons,
Ce vaste monument mis à la verticale
Tourne dans un ballet aux allures bien réglées
à la façon d’un automate musical

Le man& ...

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Louvre - hommage à Patrick Chereau


P1060145@.JPG (E) (Atlas)
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autoroute a10 dans la nuit brumeuse


Automne malade

Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers
Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé
Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé
Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
P1060519@@ autoroute a10 dans la nuit brumeuse.JPG (E)
Automne malade

Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers
Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De nei ...

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...
Je vois déjà les arbres qui boutonnent
En mille noeuds, et ses beautés m’étonnent,
En une nuit ce printemps est glacé,
...

Théodore Agrippa d’Aubigné
P1070187@@a (E)
...
Je vois déjà les arbres qui boutonnent
En mille noeuds, et ses beautés m’étonnent,
En une nuit ce printemps est glacé,
...

Théodore Agrippa d’Aubigné ...

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...
Comme les flots de murmure en murmure,
Elle se mêle à toute la nature :
Avec les vents, dans le fond des déserts,
Elle gémit le long des bois sauvages,
...

François-René de Chateaubriand, Tableaux de la nature
P1080193@ parc freycinet - plage (E)
...
Comme les flots de murmure en murmure,
Elle se mêle à toute la nature :
Avec les vents, dans le fond des déserts,
Elle gémit le long des bois sauvages,
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François-Ren&eacu ...

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Edam - magasin


P1080707 edam (E)
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Briques et tuiles,
O les charmants
Petits asiles
Pour les amants !
...
Guinguettes claires,
Bières, clameurs,
Servantes chères
A tous fumeurs !
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Paul Verlaine, Romances sans paroles - paysages belges
P1080799@@ (E)
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Briques et tuiles,
O les charmants
Petits asiles
Pour les amants !
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Guinguettes claires,
Bières, clameurs,
Servantes chères
A tous fumeurs !
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Paul Verlaine, Romances s ...

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Ces beaux enfants gâtés, ainsi qu’on les appelle,
Creusent gaîment, avec une petite pelle,
Dans le fin sable d’or des canaux et des trous;
...
Ils sont là, l’oeil ravi, les cheveux blonds au vent,
Non loin d’une maman brodant sous son ombrelle,
Et trouvent, à coup sûr, chose bien naturelle,
Que la mer soit si bonne et les amuse ainsi.
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François Coppée, Le Cahier Rouge - aux bains de mer
P1090264.JPG (E)
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Ces beaux enfants gâtés, ainsi qu’on les appelle,
Creusent gaîment, avec une petite pelle,
Dans le fin sable d’or des canaux et des trous;
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Ils sont là, l’oeil ravi, les ...

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Souvent sur la montagne à l'ombre du vieux chaîne,
Au coucher de soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regard sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes,
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizons.

Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs,
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jours mêle de saints concerts.

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme, ni transports ;
Je contemple la terre, ainsi qu'une ombre errante :
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

De colline en colline en vain portant ma vue,
Du Sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "

Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé?
Fleuves, rochers, forêt, solitudes si chères,
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.

Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur, qu'il se couche ou se lève,
Qu'importe du soleil? je n'attends rien des jours.

Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verrais partout le vide et les déserts ;
Je ne désir rien de tout ce qu'il éclaire,
Je ne demande rien à l'immense univers.

Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d'autre cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j'ai tant rêvé paraîtra à mes yeux !

Là je m'enivrerai à la source où j'aspire,
Là je retrouverai et l'espoir et l'amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

Que ne puis-je, porté sur le char de l'aurore,
Vague objet de mes voux, m'élancer jusqu'à toi !
Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encor ?
Il n'est rien de commun entre la terre et moi.

Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !


Alphonse de Lamartine
P1090371@ sydney - manly beach (E)
Souvent sur la montagne à l'ombre du vieux chaîne,
Au coucher de soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regard sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds ...

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Bicheno - concert aborigène


P1090693 sydney - musicien aborigene (E) (Atlas)
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P1100604@@a (E)
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Toute la face ronde
au coin sombre du ciel
L'épée
la mappemonde
sous les rideau de l'air

Des paupières plus longues
dans la chambre à l'envers
Un nuage s'effondre

La nuit sort d'un éclair

Pierre Reverdy
P1110002.JPG (E)
Toute la face ronde
au coin sombre du ciel
L'épée
la mappemonde
sous les rideau de l'air

Des paupières plus longues
dans la chambre à l'envers
Un nuage s'effondre

La nuit ...

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fête à Ronce-les-bains


P1110095 la tremblade - coucher de soleil sur ronce les bains (E) (Atlas)
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Senas - triangulation aerienne


P1110279 senas traces dans le ciel (E)
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sur la dune du Pyla


P1120571 dune du pyla ascension (E)
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Brézé - tentures souterraines


P1130103 voilage (E)
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brocante et bric-a-brac


P1130440 brocante (E)
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Blotti comme un oiseau frileux au fond du nid,
Les yeux sur ton profil, je songe à l’infini…
Immobile sur les coussins brodés, j’évoque
L’enchantement ancien, la radieuse époque,
Et les rêves au ciel de tes yeux verts baignés !
...

Albert Samain, Le chariot d’or
P1130469 loire - nid (E)
Blotti comme un oiseau frileux au fond du nid,
Les yeux sur ton profil, je songe à l’infini…
Immobile sur les coussins brodés, j’évoque
L’enchantement ancien, la radieuse époq ...

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cadavres de vieilles bouteilles sur la loire


C'est en allant vers la mer
que le fleuve reste fidèle
à sa source

Jean Jaures
P1130475 epaves de bouteilles (E)
C'est en allant vers la mer
que le fleuve reste fidèle
à sa source

Jean Jaures ...

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croisement aerien


P1130504 rencontre dans le ciel (E)
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P1130799@@a (E)
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Toulouse - vieilles affiches


P1150874 affiche (E)
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P1160278 st-tropez les rolling stones (E)
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St-Tropez - la palette du peintre


P1160285 st-tropez palette de peintre (E)
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Ramatuelle - parapente en duo


P1160296 ramatuelle parapente en duo (E)
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Toulon - publicité murale Dubonnet


P1160362 toulon - publicite murale (E)
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Sur le terrain de foire, au grand soleil brûlé,
Le cirque des chevaux de bois s’est ébranlé
Et l’orgue attaque l’air connu : ” Tant mieux pour elle ! “
Mais la brune grisette a fermé son ombrelle,
Et, bien en selle, avec un petit air vainqueur,
Elle va se payer deux sous de mal de coeur.
Elle rit, car déjà le mouvement rapide
Colle ses frisons noirs sur son front intrépide,
Et le vent fait flotter sa jupe et laisse voir
Un gai petit mollet, en bas rouge à coin noir.

François Coppée, Contes en vers et poésies diverses
P1170319 boulogne-billancourt - cirque du soleil (E)
Sur le terrain de foire, au grand soleil brûlé,
Le cirque des chevaux de bois s’est ébranlé
Et l’orgue attaque l’air connu : ” Tant mieux pour elle ! “
Mais la brune grise ...

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La plage est lisse comme un œuf.
L'enfant étrenne un ballon neuf
Et le fait monter vers la lune.
La lune tombe
Et le ballon s'allume.

Catherine Paysan






La nuit tombe.

De doux lampions s'allument.

La plage est lisse comme un œuf.

L'enfant étrenne un ballon neuf

Et le fait monter vers la lune.

La lune tombe

Et le ballon s'allume.

C'est toujours extraordinaire

Que le spectacle d'un enfant

A ras de digue, à la lisière

D'un monde où s'engloutit le temps,

En train de jouer comme si

C'était une affaire d'État,

Tenant la lune entre ses doigts

Comme une médaille, un grigri

Comme s'il était innocent

Ou plus royal que l'Océan!

Catherine Paysan

P1170952@ (E)
La plage est lisse comme un œuf.
L'enfant étrenne un ballon neuf
Et le fait monter vers la lune.
La lune tombe
Et le ballon s'allume.

Catherine Paysan






La nuit tombe.

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De tous les group's d'Orphéonistes,
On cit' parmi les plus fervents,
Un' réunion de jeun's artistes,
On ne peut plus intéressants.
Si d'eux tous j'osais me permettre
D' passer un rapide examen
Nul ne pourrait plus méconnaître
La vérité de mon refrain.

Rien au monde n'est plus jovial
Que l' petit cercle musical.

Felix Galle
P1180123@ (E)
De tous les group's d'Orphéonistes,
On cit' parmi les plus fervents,
Un' réunion de jeun's artistes,
On ne peut plus intéressants.
Si d'eux tous j'osais me permettre
D' passer un rapide examen
Nu ...

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Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son boeuf lentement dans le brouillard d’automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux
Et s’en allant là-bas le paysan chantonne
Une chanson d’amour et d’infidélité
Qui parle d’une bague et d’un coeur que l’on brise
Oh! l’automne l’automne a fait mourir l’été
Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
P1180516@a (E)
Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son boeuf lentement dans le brouillard d’automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux
Et s’en allant là-bas le paysan chantonne
Une chanson d& ...

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Jean de LA FONTAINE (1621-1695)

Le Lion devenu vieux

Le Lion, terreur des forêts,
Chargé d'ans et pleurant son antique prouesse,
Fut enfin attaqué par ses propres sujets,
Devenus forts par sa faiblesse.
Le Cheval s'approchant lui donne un coup de pied ;
Le Loup un coup de dent, le Boeuf un coup de corne.

Le malheureux Lion, languissant, triste, et morne,
Peut a peine rugir, par l'âge estropié.
Il attend son destin, sans faire aucunes plaintes ;

Quand voyant l'Ane même à son antre accourir :
"Ah ! c'est trop, lui dit-il ; je voulais bien mourir ;
Mais c'est mourir deux fois que souffrir tes atteintes. "

Jean de la Fontaine






Né dans une cage
Il n'a jamais goûté
l'étendue de la brousse
Vient-il d'y songer ?
Brusquement
Secouant sa crinière
Il gronde Il rugit
Et frappe avec ses pattes
A travers les barreaux
Comment lui dire
Que tant de " libertés "
N'existent que dans les rêves des prisonniers ?...

Dieuw SCHEPEL



Captif, un jeune lion grandissait,
et plus il grandissait
plus les barreaux de sa cage grossissaient,
du moins c’est le jeune lion qui le croyait…
en réalité, on le changeait de cage
pendant son sommeil.
...

Jacques Prevert
P1180803@ (E)
Jean de LA FONTAINE (1621-1695)

Le Lion devenu vieux

Le Lion, terreur des forêts,
Chargé d'ans et pleurant son antique prouesse,
Fut enfin attaqué par ses propres sujets,
Devenus forts par ...

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- Quels géants ? dit Sancho.
- Ceux que tu vois là, répondit son maître, aux longs bras, et d'aucuns les ont quelquefois de deux lieues.
- Regardez, monsieur, répondit Sancho, que ceux qui paraissent là ne sont pas des géants, mais des moulins à vent et ce qui semble des bras sont les ailes, lesquelles, tournées par le vent, font mouvoir la pierre du moulin.
- II paraît bien, répondit don Quichotte, que tu n'es pas fort versé en ce qui est des aventures : ce sont des géants, et, si tu as peur, ôte-toi de là et te mets en oraison, tandis que je vais entrer avec eux en une furieuse et inégale bataille.'
P1190060@ (E)
- Quels géants ? dit Sancho.
- Ceux que tu vois là, répondit son maître, aux longs bras, et d'aucuns les ont quelquefois de deux lieues.
- Regardez, monsieur, répondit Sancho, que ceux qui paraiss ...

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Dans la plaine les baladins
S’éloignent au long des jardins
Devant l’huis des auberges grises
Par les villages sans églises.
Et les enfants s’en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe.
Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours, des cerceaux dorés
L’ours et le singe, animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage.

Guillaume Apollinaire, Alcools
P1200242@@a (E)
Dans la plaine les baladins
S’éloignent au long des jardins
Devant l’huis des auberges grises
Par les villages sans églises.
Et les enfants s’en vont devant
Les autres suivent en rêv ...

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Vive la brise, enfin, d’automne
Après tous ces simouns d’enfer,
La bonne brise qui nous donne
Ce sain premier frisson d’hiver ! “

Paul Verlaine, Poèmes divers
P1200549 arc-en-ciel sur st-malo (E)
...
Vive la brise, enfin, d’automne
Après tous ces simouns d’enfer,
La bonne brise qui nous donne
Ce sain premier frisson d’hiver ! “

Paul Verlaine, Poèmes divers ...

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Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Charles Baudelaire
P1200576 arc-en-ciel sur st-malo (E)
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Q ...

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Le soleil, par degrés, de la brume émergeant,
Dore la vieille tour et le haut des mâtures ;
Et, jetant son filet sur les vagues obscures,
Fait scintiller la mer dans ses mailles d’argent.

L’étendard déployé sur l’arsenal palpite ;
Et de petits enfants, qu’un jeu frivole excite,
Font sonner en courant les anneaux du vieux mur.
Pendant qu’un beau vaisseau, peint de pourpre et d’azur

Bondissant et léger sur l’écume sonore,
S’en va, tout frissonnant de voiles, dans l’aurore.

Albert Samain, Le chariot d’or
P1200700 saint-malo - le renard rentre au port (E)
Le soleil, par degrés, de la brume émergeant,
Dore la vieille tour et le haut des mâtures ;
Et, jetant son filet sur les vagues obscures,
Fait scintiller la mer dans ses mailles d’argent.

L&rsq ...

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Quand on ne veut plus voir,
entendre, ou toucher un homme,
il vaut mieux rompre les amarres.

John Steinbeck - À l'est d'Éden





Le temps passe et n’attend personne.
Toutes les amarres du monde
ne sauraient le retenir.
Il n’a pas de port d’attache, le temps ;
ce n’est qu’un coup de vent
qui passe et qui ne se retourne pas.

Yasmina Khadra - Cousine K





Quelque chose en vous grandit
et détache les amarres,
jusqu'au jour où, pas trop sûr de soi,
on s'en va pour de bon.

Nicolas Bouvier - L'usage du monde
P1200739@ guernesey bite d amarrage (E)
Quand on ne veut plus voir,
entendre, ou toucher un homme,
il vaut mieux rompre les amarres.

John Steinbeck - À l'est d'Éden





Le temps passe et n’attend personne.
Tout ...

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Sur les crédences, au salon vide :
nul ptyx
Aboli bibelot
d'inanité sonore,
Car le Maître est allé
puiser des pleurs au Styx
Avec ce seul objet
dont le Néant s'honore.
...

Stephane Mallarmé - sonnet en x
P1200849 guernesey st-peters-port gifts shop (E)
...
Sur les crédences, au salon vide :
nul ptyx
Aboli bibelot
d'inanité sonore,
Car le Maître est allé
puiser des pleurs au Styx
Avec ce seul objet
dont le Néant s'honore ...

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Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre.

Guillaume Apollinaire



Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

Le chat (2)

I

Dans ma cervelle se promène
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,

Tant son timbre est tendre et discret ;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret.

Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fonds le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.

Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases ;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.

Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,

Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux !

II

De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressée une fois, rien qu'une.

C'est l'esprit familier du lieu ;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire ;
Peut-être est-il fée, est-il dieu ?

Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même

Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.


P1200857 guernesey - st peters port magasin (E)
Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre.

Guillaume Apollinaire



Charles BAUDELAIRE (1 ...

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Chamonix - sur l'aiguille du midi


fpm-P1070289@ chamonix - sans parole (E) (Atlas)
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la pleine lune


La lune blanche…

La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée…
Ô bien-aimée.
L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure…
Rêvons, c’est l’heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise…
C’est l’heure exquise.

Paul Verlaine



C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.

Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil ?

Es-tu l'oeil du ciel borgne ?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafard ?

N'es-tu rien qu'une boule,
Qu'un grand faucheux bien gras
Qui roule
Sans pattes et sans bras ?

Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne
L'heure aux damnés d'enfer ?

Sur ton front qui voyage.
Ce soir ont-ils compté
Quel âge
A leur éternité ?

Est-ce un ver qui te ronge
Quand ton disque noirci
S'allonge
En croissant rétréci ?

Qui t'avait éborgnée,
L'autre nuit ? T'étais-tu
Cognée
A quelque arbre pointu ?

Car tu vins, pâle et morne
Coller sur mes carreaux
Ta corne
À travers les barreaux.

Va, lune moribonde,
Le beau corps de Phébé
La blonde
Dans la mer est tombé.

Tu n'en es que la face
Et déjà, tout ridé,
S'efface
Ton front dépossédé.

Rends-nous la chasseresse,
Blanche, au sein virginal,
Qui presse
Quelque cerf matinal !

Oh ! sous le vert platane
Sous les frais coudriers,
Diane,
Et ses grands lévriers !

Le chevreau noir qui doute,
Pendu sur un rocher,
L'écoute,
L'écoute s'approcher.

Et, suivant leurs curées,
Par les vaux, par les blés,
Les prées,
Ses chiens s'en sont allés.

Oh ! le soir, dans la brise,
Phoebé, soeur d'Apollo,
Surprise
A l'ombre, un pied dans l'eau !

Phoebé qui, la nuit close,
Aux lèvres d'un berger
Se pose,
Comme un oiseau léger.

Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L'histoire
T'embellira toujours.

Et toujours rajeunie,
Tu seras du passant
Bénie,
Pleine lune ou croissant.

T'aimera le vieux pâtre,
Seul, tandis qu'à ton front
D'albâtre
Ses dogues aboieront.

T'aimera le pilote
Dans son grand bâtiment,
Qui flotte,
Sous le clair firmament !

Et la fillette preste
Qui passe le buisson,
Pied leste,
En chantant sa chanson.

Comme un ours à la chaîne,
Toujours sous tes yeux bleus
Se traîne
L'océan montueux.

Et qu'il vente ou qu'il neige
Moi-même, chaque soir,
Que fais-je,
Venant ici m'asseoir ?

Je viens voir à la brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.

Peut-être quand déchante
Quelque pauvre mari,
Méchante,
De loin tu lui souris.

Dans sa douleur amère,
Quand au gendre béni
La mère
Livre la clef du nid,

Le pied dans sa pantoufle,
Voilà l'époux tout prêt
Qui souffle
Le bougeoir indiscret.

Au pudique hyménée
La vierge qui se croit
Menée,
Grelotte en son lit froid,

Mais monsieur tout en flamme
Commence à rudoyer
Madame,
Qui commence à crier.

" Ouf ! dit-il, je travaille,
Ma bonne, et ne fais rien
Qui vaille;
Tu ne te tiens pas bien. "

Et vite il se dépêche.
Mais quel démon caché
L'empêche
De commettre un péché ?

" Ah ! dit-il, prenons garde.
Quel témoin curieux
Regarde
Avec ces deux grands yeux ? "

Et c'est, dans la nuit brune,
Sur son clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.

Alfred de Musset
lune (E)
La lune blanche…

La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée…
Ô bien-aimée.
L’étang reflète,
Profond miroir, < ...